Loin du succès qui pointait pourtant, à une certaine époque, le bout de son nez sur les Grant-Lee Buffalo, Grant-Lee Phillips poursuit dans son coin la construction d’une discographie bancale largement basée sur les fondations lyriques et romantiques d’un certain rock, d’un certain folk. L’Américain, avec sa maturité et son talent toujours présent pour l’écriture de mélodies à la tendresse non feinte, tente de toucher quelques cordes sensibles de notre âme. Lorsqu’il y parvient, et ce n’est pas toujours le cas sur « Virginia creeper », ses morceaux deviennent vite inoubliables, comme prêts à nous hanter pour un long moment. Lorsqu’il manque sa cible, qu’il tire un coup pour rien, ses morceaux sont de pénibles moments un peu d’incertitude durant lesquels, nous naviguons entre ennui et lassitude. C’est le temps des titres un peu trop boursouflés. Au final, entre folk et rock, sa musique s’est apaisée avec les années au risque de nous assoupir parfois. « Virginia creep » est un disque touffu, dans lequel il est bon de trier, de filtrer pour mieux en tirer la substantifique moelle, la grandeur de GL Phillips, ses obsessions aussi. |