Loin de nous l’idée de se montrer ingrat mais notons dans un premier temps que la musique de Mum n’est pas une musique d’été ou alors un été islandais c’est-à-dire en dessous des limites de températures acceptables. Malgré sa tendance à se réchauffer un brin, tout cela reste très froid, comme un calme vide, une étendue blanche sous laquelle couve un geyser qui n’évacue jamais son eau chaude (« Weeping rock, rock »). Si cette présentation vous fait fuir « Summer make good » est bien tant pis pour vous, nous, on s’accroche, on reste car on aime ça. « Summer make good » est un disque brillant, plein de vie souterraine (« The island of children's »), d’une belle et simple cohérence, qui nous emmène dans l’univers intime de Mum (quatuor devenu trio), un univers dont l’opus précédent (« Finally we are no one ») avait posé les jalons. Superbement mis en forme, tout en déambulations (« Oh, how the boat drifts »), en digressions multichromatiques (« Nightly cares »), « Summer make good » est une sorte de conte sonore, un texte musical dans lequel on pénètre avec inquiétude et l’on reste avec obsession. En fait, l’électro-pop de Mum nous hante, nous métamorphose en étrange autiste tant nous suivons ce disque où il nous emporte et que nous ne relevons la tête que lorsque le dernier son s’éteint lentement. Si « Summer make good » n’est pas un album d’été, on décidera soit de partir en vacances en Islande, soit de se téléporter à l’hiver prochain pour se délecter d’un disque délicat et d’un groupe au sommet de son art spécifique. |