Réminiscence lumineuse, ennui patent, oscillation étrange entre de multiples sensations paradoxales voire contraires, la musique de Perry Blake nous laisse un goût curieux depuis une poignée d’albums. Après ses premiers disques, la séduction qui agissait sur nous laissant place à un fort éprouvant sentiment de routine et de familiarité pénible. Pourtant, ses opus possédaient toujours une certaine classe, une part intrinsèque de somptuosité, mais jamais on ne parvenait à leur retrouver ce brin de vie qui les rendait tellement pluds abordables. Avec « Songs for someone », recueil de chansons (de poésie ?) pour quelqu’un (quelque part ?), Perry Blake nous ressort les mêmes recettes avec un savoir faire identique. C’est bizarre comme on ne parvient pas à briser la glace et comme on se sent toujours à la fois attirer et repousser par une musique douce et manquant d’âme. Les arrangements sont parfaits, la production impeccable, sa voix charnelle, son écriture semblable à sa réputation, mais le courant ne passe pas totalement, envoyant seulement quelques brèves piqûres avant caresses. En fait, Perry Blake fait du Perry Blake, travaille toujours le même matériau pour en faire une singularité propre, une musique qui n’appartient qu’à lui, une musique qu’il nous ressert à chaque fois. |