Les amours de jeunesse sont éternels, cela pourrait faire l’objet d’une chanson de Carla Bruni. Lorsqu’on les recroise des années après, quelque soit leurs devenirs, demeure toujours une attachante sensation de curiosité. C’est aussi le cas avec des groupes qu’on a beaucoup aimé et qui contre toute attente se reforment pour éditer un disque. Il est certain qu’on ne pourra jamais être sévère dans notre jugement d’un disque du Wedding present de David Gedge. Avec « Take fountain », on s’en sort bien car il n’y a vraiment aucune raison d’être sévère. The wedding present nous offre un disque franchement correct, voire plus le temps d’une poignée de chanson aux mélodies bancales, à la construction perverse, aux sonorités raides et tranchantes (« Ringway to seatac »). « Take fountain » est un disque comme le Wedding present n’aurait pas pu en sortir lorsqu’il était au sommet de sa petite gloire. Pas assez noisy, trop arty, presque hardcore. Au premier abord, ce disque ressemble plus à un album de Sonic youth que du Wedding present (« Interstate 5 »). Après multiples écoutes, il n’est ni l’un, ni l’autre, c’est le disque d’un groupe régénéré qui n’a que peu à voir avec l’ancien Wedding present (« Queen Anne »). Il ne reste que David Gedge et sa passion pour les guitares. Comme quoi, il est possible d'avoir dix ans de plus et de conserver une envie intacte d'envoyer des électrochocs sans tomber dans la caricature (« Always the quiet one »). Avec ce disque impeccable, solide, bien que sans réelle innovation, David Gedge et son Wedding present redeviennent nos héros préférés. Peut-être parce qu’ils nous ressemblent beaucoup. |
