Il y a quelque chose de quasi surnaturel chez ce gars là. Après presque trente ans de carrière comme leader chez les fondamentaux Sonic youth, groupe qui résonne comme un phare dans la nuit, groupe impeccable et dont l’importance ne peut être décrit en quelques lignes, Thurston Moore continue à partir constamment à l’aventure. Sonic Youth est une démocratie à quatre comme il en existe peu. D’où peut-être l’envie d’escapade de son guitariste chanteur. Et le plus impressionnant, c’est que durant cette escapade, qui n’aurait put être que la sympathique expérience d’un leader qui cherche à se mettre en avant, Thurston Moore nous livre un petit chef d’œuvre de rock arty et mental. Par rapport aux autres expériences solitaires de membres de Sonic Youth souvent plus expérimentales, plus complexes et bruitistes, que les albums de Sonic Youth, « Trees outside the academy » se révèle simplement plus pop, plus mélodiques (« Frozen Gtr », « Fri end »). Mais les mélodies malades sont triturées, retournées, ‘acqueboutées’ sur elles-mêmes (« The shape is in a trance »), pour les rendre à la fois plus raides et plus piquantes. Car la pop pour Thurston Moore n’est pas quelque chose de léger, de guillerets, mais plutôt un art de la plasticité des lignes mélodiques, un artisanat fait de digressions musicologiques, de déambulations nocturnes et urbaines. D’ailleurs ce qui relie le mieux « Trees outside the academy » aux albums de Sonic Youth, c’est l’évidente urbanité de cette tripotée d’albums qui ont changé la face du rock. « Trees outside the academy » s’inscrit parfaitement dans cette noble lignée. |
