Groupe : Yeasayer

Producteur : Non disponible

Distribution : We Are Free

Année : 2008

Genre : Folk psychedelique

Brooklyn est depuis quelques années le creuset pour toutes les rencontres musicales les plus improbables. Les sorciers de tous poils rajeunissent les traditions en y insufflant les adjuvants les plus variés et provoquent des collisions culturelles dans une fusion de sensations. Alors que TV On The Radio mariait mur du son à la My Bloody Valentine et voix féline à la Marvin Gaye, que LCD Soundsystem ou toute l’écurie DFA réinventait la musique électronique et que Clap Your Hands And Say Yeah ressemblait à une association entre Bob Dylan et une variation de rock underground dansant, Yeasayyer part à la conquête de son propre territoire. Quand on pense à Brooklyn on pense à un pont. Le pont, c’est ici celui qui est jeté par le collectif entre la musique électronique occidentale et l’Afrique, entre New York et Bamako. La world music prend un sacré goût de jeune, mais le mot world est une insulte à la diversité culturelle du monde. Il y a quelque chose d’à la fois moderne et tribal dans cette musique. Parfois on croirait entendre des griots chantant sous la lune. Et à d’autres moments, le chant est plus rock, plus européen. La musique navigue entre électronica, rock et rythmes africains, entre ambiance planante et poussées acides, entre apaisement et menace. Les contrées traversées sont parfois étonnantes : ainsi sur « Wait for the wintertime », on dirait que nos griots ont découvert le hard rock psychédélique à la Black Sabbath. Ceci dit aucun style ne peut résumer « All our cymbals », tant les morceaux sont différents les uns des autres. Comme si chaque plage devait être un nouveau terrain vierge à coloniser, une nouvelle page blanche à écrire.