Il y a quelques temps, j'avais écouté quelques titres récents de Rodolphe Burger sur myspace, qui m'avaient alléché quant à la sortie prochaine de "Valley Session" ("Lady of Guadalupe", "Love will tear us apart"). Aussi quand je me suis retrouvé face à face avec le CD en rayon d’un magasin, un peu par hasard, je n'ai pas pu m'empêcher de l'acheter... et grand bien m'en a pris!
C'est peut-être l'album le plus à l'image de Rodolphe Burger: à la fois cool et terriblement rock, inspiré et exsudant le plaisir de jouer... jouer avec ses amis (Eric Truffaz entre autres), jouer de sa gratte météorique, jouer des titres qu'il aime, jouer avec les mots (il les tourne et les retourne avec le même plaisir qu'on a à faire tourner un glaçon dans un verre), jouer avec sa voix, cette voix certes limitée dans les registres, mais dont il a su faire sa marque de fabrique, en en maîtrisant la moindre inflexion, à la façon du Gainsbourg de la période melody/marilou (en témoigne d’ailleurs le magistral enregistrement qu'il a fait en reprenant quasi intégralement, en live, "L'homme à tête de chou").
On retrouvera donc, pêle mêle, des reprises de ses propres chansons ("The Shape on the ground", "Mary") et, outre le "love will tear us apart" de Joy Divison, des reprises de standards tels "Pale Blue eyes" (grand classique du Velvet Underground) ou "C'est dans la vallée" (traduction du "Moonshiner de Bob Dylan, piochée dans les fameuses "Bootleg Series" du vieux maître, qu'on croirait tout droit sorti de l'album "Hotel Robinson).
Pour conclure, je conseillerai cet album aussi bien aux connaisseurs de Burger, qui seront à coup sûr extatiques à l'écoute de "Valley Session", qu’aux néophytes, cet album étant parfait en introduction à cet immense artiste français. Ils pourront ensuite creuser à loisir son œuvre tentaculaire aux innombrables pépites (entre Kat Onoma, son oeuvre solo et ses multiples collaborations).
De mon côté le we s'annonce parfait, je le sais déjà: je vais prendre ma voiture, insérer le CD dans l'auto-radio, pousser le son à fond et rouler, longtemps, en oubliant le monde, uniquement accompagné de Rodolphe, mon meilleur pote du moment. Le pied intégral. |