Groupe : Bill Callahan

Producteur : Non disponible

Distribution : Drag city

Année : 2009

Genre : Folk instrumental

2ème album sous son patronyme pour Bill Callahan, et celui-là est plus réussi que le premier dont seuls 2 ou 3 morceaux retenaient l’attention. En abandonnant l’appellation (Smog), Callahan semble avoir voulu marquer le coup et changer de peau. Cependant sur cet album, il reprend les choses là où il les avait laissées sur les derniers albums de (Smog). On retrouve ici une atmosphère à la fois apaisée et mélancolique, avec des arrangements somptueux de cordes, une atmosphère qui s’inscrit dans la lignée de « Supper » ou « A River ain’t too much to love ». Le côté agressif et autiste des débuts est définitivement laissé de côté. « Sometimes » n’est donc pas une franche rupture, en revanche c’est une merveille, on ne dira pas aboutissement pour ne pas présager de ce qui suivra. Cette voix basse incroyable, ces mélodies extraordinaires, ces trouvailles qui font vaciller sans cesse des structures plutôt répétitives et hypnotiques typiques de la musique de Callahan, tout cela contribue à faire de ce disque une œuvre dont on se remet difficilement, une œuvre qui fait le vide parce qu’après avoir écouté ça, on a tout simplement du mal à écouter autre chose. Le mot chef d’œuvre ne me paraîtrait pas galvaudé. Attention, cependant approcher une telle lumière n’est pas sans danger. Certes la forme est apaisante mais ce qui se raconte n’est pas toujours très gai. C’est moins torturé qu’autrefois, la résignation est apparue avec l’âge, c’est comme si au lieu de crier Callahan avait adopté l’attitude philosophique du sage. Mais sa sagesse ne fait guère de concession à l’optimisme. Le dernier morceau de « Sometimes » s’appelle « Faith Void ». Le vide, l’absence de sens, la fin de Dieu : ça fait près de deux siècles que le germe est semé, mais l’angoisse que ce changement de paradigme a suscité n’est pas près de disparaître.