Au cours d'un festival de blues, un groupe de blues américain composé de vieux routards du folk-country-rock rencontre un groupe de blues malien, Tanikrest, petits frères des touaregs de Tinariwen. Il se plaisent, décident d'enregistrer ensemble et en sort ce disque: le croisement parfait entre une certaines musique folk-rock indé américaine et ce blues africain qui ne renie pas ses racines. Le chanteur, Chris Eckman, avait un chant insipide au sein des Walkabouts, ne faisant que rajouter un côté gnan-gnan à une musique un peu plan-plan: je pense notamment à cet album, « satisfied mind », ennuyeux malgré des reprises et références assez incroyables, comme cette reprise de John Cale (« Buffalo ballet »), ou ce « Free money » (patti smith) tout en retenue. Au sein de cette nouvelle formation, la musique, suffisamment charpentée, sied parfaitement au chant. Et le côté trop gentil des américain est toujours bien épaulé par les Tanikrest qui exsudent le blues de partout. Les références sont toujours au rendez-vous, avec une reprise inattendue de « All tomorrow's parties » du Velvet: on est à mille lieues des lumières de New-York, mais la pénombre du désert fournit un cadre finalement adéquat! Loin de se noyer au milieu de l'Atlantique, ces deux groupes ont trouvé une terre d'accueil, une Atlantide sans doute éphémère, mais un mirage dont on se plaît à rêver les paysages infinis à l'écoute de ce disque. Une belle rencontre sous le signe du blues. |