J'ai toujours un à priori négatif quand j'écoute un disque de chanson française. Ce genre musical ne me touche pas. Je préfère la concision du rock anglo-saxon. Question de goût. Dionysos, Olivia Ruiz, Vincent Delerm, Benabar, Sanseverino, Arthur H, Kent, tous dans le même sac! Ca ne m'intéresse pas. Je n'aime pas plus les grands maîtres : Brel, Piaf, Brassens. Je ne rejette pas tout. J'adore Gainsbourg, Bashung, Dominique A, Marianne Dissard, Rodolphe Burger, et je pourrais aimer Sylvain Vanot. C'est à peu près tout. Leur point commun? L'influence rock. Et là je viens de découvrir Bertrand Belin. Pas vraiment un néophyte, c'est son troisième album. Et miracle, j'adore ça! On vient de trouver le Bill Callahan français, et comme j'adore Bill / Smog, je suis tombé amoureux de la musique de Belin. "Hypernuit" me fait plus particulièrement penser au "Supper" du grand songwriter américain. Même approche mininaliste et répétitive. Même propension de la répétion à hypnotiser l'auditeur. Même voix féminine en contrepoint (sur "Supper", on avait Sarabeth Tucek, une artiste à découvrir). Et même voix basse qui nous prend dans ses rets. "Hypernuit" est la bonne surprise de cet automne. C'est un disque de saison. On ne rigole pas beaucoup, mais c'est beau, très beau. On ne comprend pas tous les textes de Belin, mais on se laisse porter par les mots, les images. C'est vivant et vibrant, c'est de la poésie. La chanson française est portée sur l'exigence du texte. Lorsque la musique est au diapason, ça fonctionne parfaitement. |