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"Nuclear Daydream" de Joseph Arthur : un album inédit en France. (parue le 10/10/2009 )

Réécouter Nuclear Daydream à la lumière des récents développements de la carrière mouvementée de Joseph Arthur s’avère particulièrement passionnant. Paru en 2006 aux Etats-Unis sur le label maison Lonely Astronaut, le cinquième album du New-yorkais n’a connu en Europe que les joies de l’import, une distribution au compte-goutte largement insuffisante pour lui assurer la notoriété méritée. La pochette hideuse n’a pas beaucoup aidé non plus. Passons. Après dix années folles où Joseph Arthur a épaissi le son de ses albums à coups de collages, guitares vrombissantes, basse caverneuse, synthétiseurs effrayants, voire un orchestre philarmonique, Nuclear Daydream marque une première étape vers la simplicité rock’n’roll de Temporary People (2008). "Je voulais faire quelque chose de moins énorme que Our Shadows Will Remain et Redemption’s Son. Ces grosses productions m’avaient épuisé. Je voulais aller vers un certain dépouillement. À l’origine, le disque devait être entièrement acoustique mais il a pris une autre forme", nous confiait Joseph l’an passé. Cette forme, c’est un équilibre saisissant entre des mélodies limpides, une tension vers le dépouillement et un goût singulier pour les mille-feuilles sonores. Symboliquement divisé en deux faces comme jadis les vinyle, l’album abrite encore des merveilles puissantes et sophistiquées ("Too Much To Hide" ou "Automatic Situation", sublime complainte pâle posée sur un lit de synthétiseurs) mais aussi des moments d’apaisement acoustique ("When I Was Running Out Of Time", "Nuclear Daydream"). L’album est étonnant car même quand il essaie de balancer des morceaux cash où l’influence des Rolling Stones se fait déjà sentir, Joseph Arthur ne peut s’empêcher d’emberlificoter les choses et d’apposer une touche étrange et vénéneuse à ses mélodies : des chœurs monstrueux et tordus, un synthé qui dérape, empêchent les puissantes "Black Lexus" ou "Slide Away" de tourner tout à fait rond. Pour autant, les tubes potentiels sont bien là et "Enough To Get Away" aurait dû exploser les hit-parades si le monde tournait, lui aussi, rond. Une deuxième chance leur est donnée aujourd’hui avec cette belle réédition du disque, complété par une troisième face à l’attention exclusive de la Vieille Europe. Side Three dévoile six chansons totalement inédites, issues du mythique disque dur de Joseph. Les mêmes tiraillements y sont à l’œuvre, entre dépouillement acoustique ("Can’t Let You Stay" et "I Love You", complètement à poil) et pop torturée, comme ce "Moon In The Skull (Long Way Down)", nouvelle pièce de choix dans une discographie décidément fascinante et pour partie secrète.