« Sessions » porte bien son nom. « Sessions » est un disque de sessions, de réenregistrements quasiment live et acoustique de quelques uns des meilleurs morceaux de Sébastien Tellier plus quelques étranges reprises qu’ils nous offrent en cadeau de paques, empaquetés et enrubannés voire enturbannés. A sa manière, Sébastien Tellier serait presque notre Devendra Banhart national. Que l’on aime ou pas l’artiste comme le personnage, un peu snob peut-être dans sa démarche, il faut bien lui reconnaître ce goût immodéré pour la liberté de ton et de son, qui lui permet d’aller là où personne ne va, où personne n’ose même l’imaginer. Et puis il y a quelque chose de désuet dans ce disque, quelque chose qui nous fait penser au passé, quand les disques s’enregistraient en une poignée de sessions, quand l’art du feeling était plus important que l’art du timing. Si Sébastien Tellier est notre Devendra Banhart national, il est aussi l’anti arctic monkeys, le groupe au timing impitoyable. Là où les uns sont les enfant du net et sont pris dans un tourbillon de modernité, l’autre peut se voir comme un enfant du jazz (même si son style n’a que peu à voir avec le jazz) et de la balle, demeurant volontairement prisonnier d’une archéo-vision de la musique. Ces deux sentiments nous étant autant importants l’un que l’autre. |