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Extra Extra ! (blind test)
 

par Harry (05/11/03)

 
Extrait en musique

 

 
Article par I-Muzzik

 

Séduit par l'album d'Extra extra, on a voulu en savoir plus sur le groupe, sur leurs influences, leurs gouts et aussi un peu de leurs dégouts. Sans langue de bois, ils balancent pas mal (sur la presse notamment), sur les Rapture aussi. Ils encensent aussi un peu.

Deux petites remarques :

1. Ils font horriblement fausse route avec Extra extra!, un disque toujours autant bienvenu sur nos platines.
2. On aurait bien aimé qu'Ellen Alien soit notre copine, mais elle en a préféré un autre. Il était donc possible et même souhaitable de lâcher quelques mots pas toujours très doux.

Kraftwerk « Tour de France»
Les roadies de tous pays adorent Kraftwerk, « car ce sont des gens soigneux et ordonnés, pas des rock stars décadentes ». Ils mangent avec les techniciens et sont toujours très polis. Ces anecdotes ouvraient, il y a une quinzaine d'années, l'article d'un journaliste pas plus emballé que cela à l'idée de se les coltiner sur trois jours en tournée. Et c'est fantastique quand on sait que la musique de ces messieurs très normaux aux bonheurs simples, cette année, d'avoir suivi le Tour dans la voiture de Leblanc, a influencé, voire créé, les scènes breakbeat et techno. et ses stars décadentes. On entend souvent dire que la tech. est faite par des nerd, ce qui leur enlèverait toute forme de crédibilité par rapport. aux Hives, par exemple. Mais elle a été enfantée par des nerds, des vrais, des à lunettes et à raie au milieu, des qui rentrent manger à 19 heures et se couchent à 20. Sauf que leur concept était fort. « Autobahn », « Trans Europe », « Robots » n'ont pas pris une ride, c'est de l'énorme. Il est fortement déconseillé aux jeunes artistes persuadés d'être d'avant garde d'écouter ces albums, la redescente pourrait être terrible. Quant à leur nouveau « Tour de France », il ne présente aucun intérêt. Ils n'ont pas su se renouveller comme les Residents. Leur seule issue pour rester en avance serait de se mettre à la vielle et au biniou.

Royksopp « Melody AM »
On ne connaît que « Remind Me » et son clip néo-secteur tertiaire . Un petit chef-d'ouvre.

The Rapture « Echoes »
The Rapture possède le formidable atout de faire rêver les amoureux, comme nous, d'un New-York de légende où ils n'ont mis les pieds qu'avec « Rock'n Folk » et le « NME ». Lenny Kaye et Patti Smith en lecture de poèmes, Talking Head dans un CBGB, Richard Hell quitte Television, Dee Dee Ramones et Johnny Thunder se plument pour un « Chinese Rock » et, même, Beastie Boys groupe keupons période « Cookie Puss ». « Echoes » d'une époque que The Rapture recycle dans son clip à l'iconographie faite de tracts et affiches punks
undergrounds ronéotypées. Ca fait proximité. Bon, ils l'ont vécu, cet underground, et par par procuration. Sûrement même que les Dolls leur passent à cinq cent pieds au-dessus - mais chacun sa construction spirituelle, hein ! Ils sont hi-energy et tout frais. Radio 4 est tout de même 100 fois meilleur. Ils savent écrire des chansons, eux. Tiens, avec tout ça on n'a pas parlé des.

Strokes « Room in fire »
On se disait bien, aussi. Les Strokes, c'est un peu comme Proust, on se promet de relire « A la recherche du temps perdu », dévoré à 14 ans. Devant ces phrases de vingt lignes, il est clair qu'on ne l'avait pas lu, ce livre toujours en évidence dans la poche de son trench afin épater les filles (dans l'autre, il y avait la « Divine Comédie », que Neil Hannon n'a jamais ouvert. Nous non plus). The Strokes rappellent tout et rien et ils ont des noms italiens à jouer dans les Dictators (dont le disque servait à épater les fi. Bon sang, mais c'est bien sûr !). Question compos que tu fredonnes dans ta douche, qui tapissent ton quotidien, ils n'ont pas lu Vénilia. Ou alors, on ne comprend rien, on est très cons. Croyez-le ou non, on est peut-être très cons. Suivant.

Ginger ale « Laid back galerie »
« Happy House », hein ? Nous, on reprend « She lost Control ». Ils doivent posséder une jolie discothèque.

Bjork « Vespertine »
Son premier album la représentait (faussement) maquillée. C'était le « Debut », nue et pure. Sur le second, le virtuel prenait place autour de son visage. Le troisième la voyait geisha numérique, engoncée, compressée. Sur la pochette du dernier, elle est comme évaporée dans une machine qui a pris le dessus. Sa musique a exactement suivi le même chemin.

Tricky « Maxinquaye »
Il est génial. On a l'air de croire que tout est confu chez lui, mais il faut le voir en concert, c'est une machine incroyable. On l'aime ou le déteste, en général. Rien chez lui est de second choix. Dans un reportage, on le voit expliquer la compo musicale aux gosses de Bristol. Il n'est jamais pédant, il s'enthousiasme de chaque chose, les gosses le regardent, heureux et éberlués. C'est le roi du décorum sexy ; il est bon du show aux interviews. On le lit en se demandant qui va prendre une peignée, cette fois-ci. Fatboy Slim, Damon Albarn. et pif et paf ! C'est du pur entertainment. Comme la fois avec Goldie : « L'autre avec ses chicos en or a voulu se battre avec moi. C'est un enfant gâté, tu sais, mois je viens des bas-fonds de Bristol, hard times, j'ai décliné, heureusement pour lui, le pauvre. » Voilà l'artiste rock complet.

New Order « Blue monday »
Ce soir j'attend madeleine.

Notwist « Neon golden »
Cette aversion déclarée pour le twist dans le patronyme même du groupe est une insulte faite aux fans de Chubby Checker, ce qui est mal. Peu être lui reprochera-ton, au twist, d'avoir précipité la fin du rock'n roll, instrument du business qu'il était, poison caché sous un nom jovial. Cette tragédie de l'histoire de la musique moderne a en tout cas beaucoup travaillé les membres de Notwist, qui s'appliquent à ne jamais faire un seul morceau de twist sur leurs albums. Nombre demande de featuring avec Chubby Checker ou Dick Rivers ont essuyé un refus poli mais ferme de la part du groupe. Contacté par nos services, le célèbre rockeur niçois préfère ne pas envenimer la situation. « Je ne pas trop déçu, après tout. Le business est une machine à broyer, mais depuis tout ce temps, je gère. A-t-il affirmé. Et puis, j'envie même leur patronyme. N'importe quel journaliste peut broder 10 lignes sur leur nom sans jamais avoir écouter une seul de leurs disques. La presse fait pareil avec les miens. J'aurais dû m'appeler Dick Nomashedpotatoes. »

Ellen alien « Berlinette »
Le piège ! Si cela se trouve, ce groupe est celui de la copine d'un des rédacteurs de i-Muzzik. Toute blague déplacée sera la malvenue. Et un journaliste, c'est susceptible.

Fautline « Your love means everything »
Le copain de la secrétaire de rédaction, peut-être.

Suicide « Americain Supreme »
Au milieu des seventies, deux gusses font leur truc et se foutent pas mal de ce que le monde en pense. Live, bravant les crachats et les canettes, ils jouent leurs titres, beat-box et délire sonore, en avance de 20 ans, et rendent les coups quand l'atmosphère se réchauffe trop. Ils pourraient écrire un livre sur les cons, les grands, les petits, les ventrus à casquette Ted Nugent, tellement ils se les sont fadés comme public de rêve. Alan Vega a fait les premières parties européennes des Stray Cats au début des années 80. Seul sur scène, avec un magnéto Revox et une fille qui dansait, devant des hordes de rockabs fans de Crazy Cavan. Le blitz ! Mais lui s'en foutait. Ce courage, cette folie, appelons ça comme on veut, est merveilleuse. Ils n'ont pas pris une ride. Ils ont osé un drapeau américain monochrome sur la pochette de leur album alors que les Strokes enlevaient le titre « New-York City Cops » du leur. « Americain Supreme » sonne dix fois plus moderne que ceux de tous les jeunes gonzos avec boîtes à rythmes et guitares crissantes. Suicide a payé cash pour eux. Ils avaient le nom, faut dire.

Extra extra ! « We're not that stupid »
Surfait.