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Isobell Campbell & Mark Lanegan (Paris)
 

par Adrien Lozachmeur (12/06/08)

 
Extrait en musique

 

 
Article par I-Muzzik

 

La douce Isobel Campbell et le ténébreux Mark Lanegan défendaient sur scène les chansons de leur seconde collaboration « Sunday At Devil Dirt ». Le ton n’a pas changé depuis « Ballad of the broken seas » : sur des ballades magiques entre pop, rock et country, la douceur de la voix de l’écossaise contraste toujours autant avec la gravité de celle de l’américain, et la magie issue de ce mariage contre nature est toujours aussi intense. Ce type d’association renvoie de façon évidente aux années 60 et à la collaboration entre Lee Hazlewood et Nancy Sinatra, une collaboration qui fit merveille et a laissé quelques pépites intemporelles : qui ne connaît pas « These Boots Are Made For Walking » (bien que dans ce cas, Lee ne chante pas) ? « Summer Wine » ou « Some Velvet Morning » sont d’autres témoignages grandioses de cette époque bénie. Cette influence des années 60 ne se pose pas pour Isobel : telle une Austin Powers des années 2000, elle cultive dans sa musique et dans son look (la coiffure !) un côté baby doll sixties, comme si elle voulait mimer Nancy ou Brigitte Bardot. La collaboration avec Lanegan s’inscrit dans la tradition hazlewoodienne mais l’ex leader des Screaming Trees apporte en plus une touche très rock. La reprise apaisée d’un morceau du Gun Club (« Carry Home », tout en énergie contenue) me paraît symptomatique de cet apport. On ne soulignera jamais assez comme le chant de Lanegan est exceptionnel. Alors que le filet de voix quasi-inaudible de l’ex muse de Belle&Sebastian a des vertus apaisantes mais s’avère épuisant sur le long terme, on ne se lasse pas de la voix profonde et pure du dur à cuir, une voix qui pourrait ébranler les âmes les plus endurcies. Comme le bon vin, Lanegan se bonifie avec le temps : alors que j’étais peu friand de la musique pourtant culte des Screaming Trees (dont était fan Curt Cobain), je ne cesse de m’émerveiller devant les œuvres plus récentes du bonhomme, que ce soit les 2 collaborations avec Isobel ou son dernier album solo « Bubblegum ». A ce titre, l’interprétation d’un des morceaux phares de ce chef d’œuvre (« wedding dress ») en conclusion du concert ne pouvait que constituer le meilleur des épilogues.