Coup de cœur pour i-muzzik.net de ce début d’année sur la scène électro-pop Française avec son premier opus « Kind of clue », IN Fused nous a immédiatement séduit. Plus que cela, i-muzzik se sent proche (bien que nous ne le connaissions pas personnellement) de lui ? Est ce parce qu’il est originaire du Sud de la France, est-ce parce qu’il se qualifie d’indi kid (jolie expression), ou parce que l’unique disque qu’il cite est le « Crooked rain » de Pavement, un disque qui m’a marqué à vie ? Ou est-ce tout simplement parce que « Kind of clue » est un premier disque exceptionnel sur lequel les styles dansent et fusionnent comme rarement ? Les promesses de ce premier disque sont immenses et on espère que l’avenir de IN Fused sera grand. Pour toutes ces raisons, nous avons désiré lui posé quelques questions.
Tu viens de Montpellier, existe-t-il dans cette ville une connexion entre les différents groupes électroniques dont la tête de prou est sûrement Rinocerose ?
Je ne peux parler que pour moi, j’imagine que tout le monde n’est pas en contact avec tout le monde. Comme partout les connexions se font au fil des rencontres, et Montpellier n’étant pas une si grande ville, les rencontres se font facilement.
Patou et Jean-Philippe (de rinôcérose ) habitent près de chez moi, c’est des gens que j’apprécie beaucoup. Jean-Philippe a justement un projet de compilation qui devrait réunir différents acteurs de la scène de Montpellier et Patou fait une apparition dans le clip de mon morceau « Boa ».
Sundae et Ruth, du groupe SUNSHIPP, ont participés à mon album. Ainsi que Vincent et Aurélien du groupe jazz « rude awakening » (Vincent ayant son propre projet nommé « glass onion »). Ils m’accompagnent sur scène avec Franck (qui lui aussi à un projet solo, nommé « double U »).
Je suis également proche du trio de turntablist « mimicry » ; j’ai produit des morceaux de leur première démo et on envisage de nouvelles collaborations.
La scène electro de Montpellier comprends aussi Alexandro F (et son label KOBAYASHI) , « the youngsters » (signé sur F com), « les clones »…
Avant de signer chez 0101, as tu connu de longues années de galères ?
La traversée du désert ! Des décennies de misère avant d’enfin entrevoir la lumière…là j’ai su que j’étais sauvé et que tout mes problèmes étaient derrière moi.
As tu appris la musique en autodidacte ou as-tu suivi des cours classiques (solfège, instruments,..) ?
J’ai suivi des cours de piano classique et de solfège étant plus jeune mais ça m’a ennuyé au bout de quelques années. J’ai découvert le reste en autodidacte pour privilégier une approche plus spontanée. La maîtrise d’un instrument est surtout une question de pratique et de motivation. J’aime pas trop l’idée qu’on puisse apprendre la musique, et si c’est le cas je me considère en apprentissage pour toujours.
Es tu du genre à collectionner les disques ou plutôt à posséder quelques albums de chevet que tu écoutes en boucles ? Dans ce dernier cas peux-tu en citer quelques-uns uns ?(
Sans être un collectionneur acharné, j’ai beaucoup de disques. Je suis plus marqué par certains morceaux que par des albums entiers. Etant un indie-kid dans l’âme, le disque qui m’a le plus marqué est sûrement « crooked rain » de Pavement.
Pourquoi travailler seul ? La présence d'un groupe à tes cotés t'obligeraient ils à faire des concessions que tu ne désires pas ou est ce que tu n'as tout simplement pas fait les bonnes rencontres ?
Il y a de nombreux intervenants sur l’album, et en live je suis entouré de plusieurs musiciens.
Le fait est que le processus de composition que je suis ne se prête pas trop à un travail en groupe, et j’apprécie de pouvoir aller au bout de mes idées sans avoir à faire de concessions à qui que ce soit.
De quels groupes de la scène française te sens tu proche ?
Musicalement…aucun en particulier. J’aime beaucoup Sebastien Tellier, Gel, château flight, bed, programme, Bertrand Burgalat, Readymade, shalark…et tous ceux qui font des trucs bien mais que je connais pas.
Parlons un peu de Kind of clue. Quel est l'apport de Paul Kendall sur ce premier album ?
Paul a fait le mix final de l’album. Son travail a surtout été de donner plus de clarté à l’ensemble. Je suis content d’avoir pu bénéficier de son expérience, de son oreille…
A l'écoute du disque on perçoit toute une série d'influences éclectiques trop bien intégrée pour être facilement identifiable. Lors de sa construction, faisais tu référence à un ou plusieurs artistes en particulier ?
Non. Je suis forcément influencé par tout ce que j’écoute, ce que je vois, ce que lit, ce qu’on me dit…sans suivre aucune référence en particulier.
Derrière Kind of clue, on pourrait percevoir tout un concept théorique sur la musique moderne, notamment la fusion de tous les genres sans barrières sans demeurer coincé dans un carcan de structures imposées. Es tu d'accord avec cette idée ou fonctionnes tu plus à l'instinct sans obligatoirement formuler toute une réflexion au travers de ton électro ?
Je ne conceptualise pas ma musique. Je marche à l’instinct en toutes occasions, et c’est justement ce qui fait que ma musique est un mélange de plusieurs genres…tes deux propositions se rejoignent.
Un titre comme « Make puzzle. » fait beaucoup penser à une réunion au sommet entre Beck, Reservoir, Baby bird et Air . Te reconnais tu dans cette citation ?
Si elle te convient ça me va, mais j’aurai plutôt dit Kenny Rogers, François de Roubaix et mouse on mars.
Penses tu que la petite merveille funky-jazz « Countryside » puisse connaître un certain succès radio ?
Sans aucun doute….mais ça ne dépend pas de moi, ni des auditeurs.
Tes mélodies semblent triturées dans tous les sens. Prends tu plaisir à les déconstruire par des effets décalés et des bidouillages parfois surréalistes ?
Oui. Utiliser un ordinateur t’emmène facilement à travailler la « matière sonore », rechercher une texture, expérimenter. Mais je crois qu’il y a des travers à éviter, il faut savoir garder des choses brutes parfois et pas trop rechercher les prouesses techniques.
As tu une idée de la suite à Kind of clue ?
Non. Il est encore tôt pour en parler. |
