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Cali (2008)
 

par Paul Cordahi (28/01/09)

 
Extrait en musique

 

 
Article par I-Muzzik

 

C'est à l'occasion de la sortie de son nouveau DVD que l'on a été invité à venir rencontrer notre Cali national. Certains d'entre vous connaissant bien nos lignes éditoriales pourraient être surpris que l'on ait répondu positivement a cette invitation, et ils auraient peut être raison dans un cadre purement musical. Ce n'est donc pas particulièrement pour rentrer dans les détails de composition que j'arrive dans les locaux d'EMI, mais pour approcher et questionner librement ce personnage caméléon tant il s'amuse à toucher à différents arts (cinéma , musique), généreux dans son contact avec le public, et qui n'a aucune peur d'afficher ses opinions politiques sur les plateaux télé. C'est donc avec un certain plaisir que je retrouve un Cali souriant, accessible et avide de s'exprimer en toute liberté!

Quelle est TA date?

Le 16 décembre 2002, le jour où j'ai signé mon contrat chez une major. C'est à la fois l'aboutissement et le démarrage de quelque chose. C'est une reconnaissance importante.
Il y a aussi le 20 octobre 1984, U2 au Palais des sports. Ca m'a donné envie de faire de la musique. Je me souviens d'une anecdote : à la fin du concert, comme il y avait pas mal de gens dehors, Bono a demandé de pousser le volume à fond pour que tout le monde puisse entendre ! Quelle générosité!!

Dans quelle démarche artistique inscris-tu la sortie de ton DVD?

J'ai une chance énorme : Après chaque grosse tournée, on m'a proposé d'en faire un DVD. Le premier était au bataclan, et se présentait sous le format de 12 chansons alignées, le deuxième, « la vie de suffit pas » est une vrai réalisation effectuée avec Gaetan Chataigner sous forme d'histoire onirique et romancée avec des images de concert dedans. Et celui-ci. Comme j’ai eu des envies de gigantisme pour cette tournée au niveau des moyens, on a voulu coller au plus juste de la réalité et de l’ambiance d’un concert. Donc si la caméra qui est dans le public est un peu floue, on garde, s’il y a quelques plantages, on garde, si je ne suis pas parfait en arrivant dans le public, on garde… Ce qu’on m’expliquait c’était que la plupart des artistes, pour conserver une image douce, belle, et lisse, retirent les défauts. Nous, on a rien retouché, et on a tout gardé !

Je t’ai vu plusieurs fois en concert, il y a eu Dour...

Dour, Festival punk ! (rires)
Je m’en souviens très bien, on est sorti du bus et il y avait ce brouillard sonore avec toutes ces scènes partout qui crachent du son à fond! Je me suis dit, si l’enfer avait un son, ce serait celui-là ! (Rire).
En plus, le premier truc que nous ont dit les organisateurs c’était : « Bienvenue à Dour, hier, il y a Diams qui s’est pris des canettes dans la gueule ». Nous on a eu un peu peur d’arriver avec nos chansonnettes au milieu de tous ces punks, mais on a réussit à planter notre drapeau et à faire plaisir au public qui était là !

... et ensuite les Solidays qui était énorme pour toi ! Qu’est que ça te fait de te transformer en héros pour des milliers de personnes pendant 1h30 de concert ?

C’est le paroxysme de l’émotion. C’est vraiment gigantesque. Pour l’assumer, je me dis qu’il faut que je rende tout ce que je peux à mon public.
C’est d’ailleurs pour ça que j’aime tant avoir un contact physique avec le public et que je slame assez souvent. Si le public me laisse tomber par terre, c’est que je le mérite et que je fais mal mon boulot.
Lors de cette tournée, toutes les salles étaient combles et super chaudes.

C'est dingue le contact que tu arrives a instaurer avec le public ! Dès les premières notes, tout le monde s'enflamme.

C'est un truc auquel je fais super attention : Ne jamais mettre de barrière entre moi et le public, même physiquement ! Je me méfie de ça. Là dessus, je suis assez proche de la philosophie de Mathias des Dionysos !

Lui, je l'ai vu remonter tout le Zénith pour se retrouver tout en haut des gradins !

Je l'ai déjà fait çà ! (Rire). J'ai vu que sur un site américain, je suis dans le top 10 des meilleurs Slam !
Coté ambiance, un truc qui aide a fond, et que je dis toujours à mes musiciens, c'est qu'il faut jouer le premier morceau comme si on était déjà à la moitié du concert !

Avec un tel engagement, il n'y a pas des concerts lors desquels tu t'effondres ?

Non. Au pire, ça ca arrive une fois dans les loges ! Quand j'engage un musicien, je lui dis tout de suite que ça va être de la folie ! Et le plus fou, c'est qu'ils suivent tous comme des gamins ! La tournée a commencé le 11 mars à Reims, et jusqu'à la dernière date, le 31 octobre à Troyes, on a rien lâché ! Toujours a fond !
Bon, après le dernier concert tu tombes par contre ! C'est alors une sensation assez proche de la dépression (rires). Tout est « tellement haut » lorsque tu es en tournée que le retour à la vie normale est quelque chose de physiquement dingue ! Je m'étais, entre autres, cassé quelques côtes pendant la tournée, mais je n'avais rien senti avant la semaine dernière. En ce moment Je me retrouve en épuisement total !

Tu es très médiatisé, comment gères tu ça !

Il y a 5 ans, je signais mon premier disque, et maintenant, les gens me demandent de signer des autographes dans la rue. C'est à la fois excitant et à la fois déroutant. J'imagine ce que ça doit être pour des gens qui sont mondialement connus ! Je me dis qu'au niveau liberté, ils n'ont aucun refuge !
De mon coté, je dis peut être des conneries parfois, mais je dis ce que je pense avec mon cœur. Je le vis très simplement.
Par contre, à chaque autographe que je signe, à chaque musicien qui me donne un CD pour lui filer un coup de main, je me dis que j'ai une chance incroyable !

Tu as senti cette chance rapidement après la signature?

Je me souviens très bien de mon premier frisson. C'était un mois de mai, et RTL 2 annonçait le premier passage de Cali : « entre Sting et les Cranberries ». Juste après, j'ai reçu des SMS de proches ! Là j'ai senti effectivement que quelque chose partait. A noël, on était à 50000 disques vendus !

Comment vois-tu le succès maintenant?

C'est une chaine avec l'ensemble des chainons qui ont leur importance, et dès qu'il y en a un qui casse, il faut vite le remplacer. Par exemple, si tu fais des supers morceaux, mais que tu n'aimes pas la promo, et bien tu te bloques l'un des aspects nécessaires au succès.
Pour moi, la promo, je le vis comme une thérapie après des mois de studio.

C'est 500 Euros la séance à propos !

(Rires)Je te remercie !
Par contre, je voulais quand même préciser que l'amour et la confiance du public, c'est fragile. Il faut se battre tous les jours. Ce n'est jamais gagné d'avance, et on peut vite t'oublier. Je ne crois pas à « l'artiste confirmé » qui n'a plus besoin de se battre. Tout le monde a besoin de se battre pour rester au top.

Pourrais-tu me parler de ton engagement politique qui n'est pas passé inaperçu ?

Sans problème. Je savais très bien que j'allais me mettre une partie de la population à dos en affichant de manière autant marquée mon opinion, mais je voulais le faire librement. Il y a eu pas mal de débats autour de l'idée de s'exposer sur un sujet qui n'est ni de la musique, ni de l'art. Je ne suis pas un politicien, mais juste un chanteur qui a fait savoir son opinion politique et qui a soutenu son candidat. C'est mon droit et ça n'a rien à voir avec l'aspect artistique de ma musique.

Qu'est ce que tu ressens quand on parle de toi comme un artiste populaire ou de variété ?

Que j'ai de la chance ! Etre un chanteur de variété t'ouvre la possibilité de toucher à pleins de styles, contrairement a des artistes étiquetés « rock » ou « reggae » par exemple.

Qu'est ce que la notoriété t'a apporté de plus, qu’as-tu perdu avec ?

Avant tout, ça me permet d'avoir une certaine aisance financière. Cela ne veut pas dire que je jette mon argent par la fenêtre. J'ai une famille à nourrir et des enfants qui doivent apprendre la valeur de choses.

Ensuite, c'est un passeport pour assouvir pas mal de rêves : J'ai chanté avec les Simple Minds, avec Patty Smith, avec pas mal de mes héros ! C'est une vraie boite à rêves.

Ce que ça m'a enlevé : Tu ne peux jamais te débrancher, n'être pas toi ! Je le ressens souvent. Parfois j'aimerais bien déconnecter... C'est le revers de la médaille. J'ai de la chance d'avoir une compagne qui comprend parfaitement cela !

Tu commences à toucher à pas mal de métiers artistiques, quels domaines aimerais-tu explorer encore plus?

Là-dessus, je prendrais comme exemple Patty Smith qui a touchée à tout sans se demander si elle en avait le droit. Le plus important c'est de ressentir « l'énergie » nécessaire a chacun des arts et de se sentir capable de le développer. J'aimerais bien approfondir la photo, la peinture et le cinéma.

Des prochains films à venir ?

On m'a fait des propositions, mais je ne suis pas acteur, et cela demande un vrai travail. J'aimerais bien avant tout continuer à travailler mon jeu d'acteur avec des coachs. Je ne veux pas que ce soit de l'imposture.

Quel serait le plus beau cadeau que l'on pourrait te faire à noël ?

(Rire) Alors, pour noël, je voudrais un concert privé avec Bowie, Bono, Springsteen, Keith richard, Patty Smith chez moi et avec toute la famille !!