Groupe : Songs:Ohia

Producteur : Michael Krassner

Distribution : Secretly canadian

Année : 1999

Genre : Folk

Toujours aussi triste et obscur, le songwriting folk de Jason Molina pourrait faire fuir s’il n’accaparait immédiatement les sens avec ses complaintes maladives. Avec sa guitare acoustique sur laquelle il vient déposer quelques cordes fines et minimales (sur l’incroyable « Champion »), il construit un temple sans ornement inutile où seule la prière compte. A mesure qu’on découvre les albums de Songs : ohia, on ne peut s’empêcher de qualifier son unique membre permanent de songwriter époustouflant que rien (pas même la misère) ne semblerait lui ôter cette capacité d’écrire des perles mélancoliques. Comme ses disques précédents (« Songs : ohia », « Impala »), « Axxess and ace » respire l’honnêteté car si une chose est certaine, c'est que nous n'entendrons jamais Jason Molina sur les radios pour jeunes. Ni son écriture pure et ses arrangements sans concession, ni sa voix fondamentalement honnête et ses textes intenses ne feront de Jason Molina un artiste connu. En revanche ils font de lui un des meilleurs songwriters Américains du moment., celui qui porte toute la misère du monde sur ses épaules taillées dans de la paille, celui dont chacun des morceaux exerce une fascination indélébile. Disque de crépuscule, disque automnal, « Axxess and ace » est un accès direct au nirvana du néo-folk où pour une fois on ne croise aucune pose, aucun oportunisme désespérant mais plutôt une véritable âme folk qui s’épenche et divague jusqu’à nos oreilles. Elle n’a pas le choix, la sauvegarde de son âme en dépend.