Si on avait laissé Mellow avec une bande originale pas toujours originale (« CQ » de Roman Coppola, fils de l’un, frère de l’autre), on retrouve le duo avec un disque en tout point magistral. Avant cela il y avait eu « Another Mellow winter », premier disque qui laissait présager un avenir proche sous les meilleurs auspices. A l’époque, nous aurions dû prendre des paris tant ce disque nous donne raison. « Perfect colors » est une petite perfection sonore sur laquelle Mellow laisse libre cours à une imagination débridée. Par quelques aspects, on n’est pas loin de l’imaginaire de Daft punk mais d’une façon moins superficielle, bercé par une mélancolie pop de toute beauté, une ambiance spatiale emplie spleen. Beaucoup de choses ont évolué depuis leur début. Leur électro-pop est devenue plus organique, attaque les sens, fait couler le sang et battre le cœur. L’électronique est moins un sacerdoce, mais plus un outil de travail utile pour la mise en forme de chansons qui pourraient encore tenir la route, dépouillées au maximum, mises à nu. Et comme lorsque les chansons sont là, formidables et surprenantes, tout leur va (psychédélisme, électro-folk, curiosités sonores ajoutées) à merveille, « Perfect colors » est le disque de ce début d’année, c’est même un disque qui durera plusieurs années. |