En une poignée d’albums sublimes, recueil de poésie folk, Nick Drake est devenu une référence, un étalon absolu de l’écriture. Flamboyant jusque dans sa tristesse, la musique de l’Anglais décédé bien trop tôt, est un fantasme réalisé, une ode à la vie et à ses dérapages. Sur « Made to love magic », compilations d’inédits magnifiques et de démos, chaque titre est en équilibre proche d’une pente glissante, c’est aussi un phare dans la nuit, une lumière éblouissante qui atteint directement l’âme sans passer pas un quelconque détour. L’écriture de Nick Drake est directe, personnelle et d’une richesse dévastatrice. Il y a dans ses chansons, sur « Made to love magic » ou ailleurs, quelque chose d’indéfinissable, comme un charisme de l’absence, une beauté de l’opacité. Qui mieux que lui, nous donne des frissons à chaque début de mélodies. On pourra toujours dire que, comparer à sa poignée de chef d’œuvre du passé, cette compilation manque un peu de cohérence, de finition mais ce serait mentir tant, malgré ses marques d’incomplétude, « Made to love magic » est un disque touché par l’infinitude et la grandeur d’un songwriter qui même de son vivant était proche des cieux. |