La chanson Française est un sujet difficile. Difficile à définir surtout et à traiter aussi. Située entre la variété dans son sens noble mais aussi ingrat, entre la pop et le rock avec par-ci ou par-là quelques beats perdus, parfois entre le jazz mais aussi la poésie, la nouvelle et la satire, elle est un genre fluctuant, glissant sur lequel plus d'un artiste talentueux se sont cassés la gueule. Bertrand Betsch se situe à l'exact point de rencontre de ces canevas, au nœud des fils fragiles à l'extrême, sans pour autant chuter totalement. Pas totalement mais on doit bien avouer que "Pas de bras, pas de chocolat" par certain coté nous laisse sur notre faim. Il y a chez Bertrand Betsch, au delà de toutes ses qualités citées à l'infini par l'ensemble de la critique, quelque chose d'indéfinissable qui empêche sa musique, ses chansons, de nous happer complètement, de nous transmettre quelques émotions que ce soit. Contrairement à des Cali ou des Elista peut-être moins bons, Bertrand Betsch ne nous touche pas. Pourtant, les chansons sont là, bien présentes avec ces touches d'ironie douce-amère (il n'y a qu'à voir ce titre). Les mélodies aussi, écrites avec classe, ambition, générosité. Peut-être bien, en fait, que si "Pas de bras, pas de chocolat" ne nous emporte pas avec lui dans l'intimité de Bertrand Betsch, c'est nous qui sommes en cause, et pas lui. Ou peut-être pas. Allez savoir. |