Voilà un disque pas facile à chroniquer. « Frances the mute », deuxième disque du duo échappé d’At the drive-in, est un objet non indentifiable, non convenu, dont la face obscure, bien cachée et qui se révèle peu à peu, n’a pas grand chose à voir avec les premières impressions qu’il nous laisse. Au premier abord « Frances the mute » est un disque de rock progressif, assez lourd et pas facile à aborder. Les morceaux aux multiples strates nous emmènent avec eux pour un voyage sonore hors de tout repos. Au bout d’un moment, nous nous y ennuyons ferme, nous avons l’impression de nous noyer sous un déluge de formes et de sons. En revanche, si nous patientons un peu, si nous fournissons les efforts nécessaires pour se laisser dresser par ce disque, « Frances the mute » apparaît tout aussi obscur, tout aussi complexe, mais moins, parce qu’il ennuie que parce qu’il aborde des pans du rock que nous ne maîtrisons pas. En constante progression, en permanente construction, les morceaux de « Frances the mute » prennent des formes géométriques évoluant et nous éloignent des cadres communs. Loin de nos bases, nous sommes perdus. Donc entre ennui et tentative désespérée de s’approprier un rock inventé par Mars Volta, il est difficile de vraiment juger un disque qui nous laisse perplexe. |