Crooner au songwriting perturbé, songwriter au crooning élégiaque, Nick Cave, avec sa voix si pleine de sens, nous poursuit depuis vingt ans. Entrer dans ses disques, c’est comme visiter une chapelle emplie d’histoire, sa discographie formant un archevêché à la spiritualité débordante, à l’animalité rampante, à l’ambiguïté toujours présente.Entre histoire d’amour religieuse comme physique, et meurtre passionnel comme graveleux, toute la perversité des chansons de Nick Cave se développent entre ses limites illimitées. Avec « B-sides & rarities », c’est la part enfouie de sa discographie, celle qu’il n’a pas voulue dans un premier temps montrer au public, qui est mis à la lumière. Avec ce mini coffret (trois disques), c’est toute l’histoire sombre et cachée de Nick Cave et de ses Bad seeds qui nous saute à la gueule, qui nous revient à l’esprit. Il y a chez l’Australien, une aura particulière, un charisme presque chamanique qui subjugue et obsède au point de demeurer un long moment groggy après l’écoute de certains de ses titres. Et s’il est vrai que sur « B-sides & rarities » comme sur l’ensemble de sa discographie, on ne touche pas toujours à la grâce et à l’excellence, si on y trouve aussi quelques ratés difficiles à avaler ainsi que des transes gothiques sans réelles prises, on ne peut s’empêcher de s’y immerger avec une angoisse positive en se demandant vers quels purgatoires, Nick Cave va-t-il encore nous emmener ? C’est en tout un purgatoire enrichissant et beau comme une catacombe sous la pleine lune. |