Pour peu qu’il soit intelligemment utilisé, dans de nombreux styles musicaux, le silence est roi. C’est pourquoi, ne serait ce que le patronyme de Silencio, nous trouble. Le silence est générateur de beauté, de simplicité, de repos, de rebond et de grandeur car ‘se font trop entendre que ceux qui n’ont absolument rien à dire’. Sur « Grunezeit », le duo Silencio, l’utilise avec parcimonie et délicatesse comme pour mieux nous divulguer par légères touches son voyage sonore intérieur (« Hindsight », « Sleep ot off ») dans les profondeurs de son esprit. Au-delà de ces silences, « Grunezeit » est, et ce n’est pas un détail, un album d’électronique quasi acoustique, d’ambient. Un disque où les sons sont rythmés par une respiration, des pulsations régulières et régulées (« Trumbleweed »). Et si sur la longueur, on peut parfois s’y ennuyer un peu, se lasser, il n’empêche que « Grunezeit » demeure un objet musical aérien et ample vers lequel nous pouvons nous tourner, dans lequel nous pouvons nous ressourcer et ainsi trouver un nouvel élan pour affronter un monde de bruit et de fureur. |