Groupe : Broken social scene

Producteur : Non disponible

Distribution : V2 music

Année : 2006

Genre : Noisy rock

Une fois les longues intronisations instrumentales passées, une fois la mise en scène d’un décor pop-rock singulier et personnel, les voix résonnent comme des échos diffus, des échos perdus dans des limbes inaccessibles aux simples mortels. Elles résonnent comme des appels à l'aide perdu dans les entrailles d'un univers pop-rock éclatant et brûlant (« 7/4 shoreline »), en constant équilibre au bord d’un gouffre sans fond (« Windsurfing notion »). La force de Broken social scene est de ne jamais y tomber. L'ensemble du disque, planant, aérien et aéré, se visite comme si nous étions des demi-dieux boiteux, jamais tout à fait humain et certainement pas totalement dieu, paré à vivre une aventure qui au fil des décennies deviendra mythe. Le rock de Broken social scene flirte aussi avec une noisy dense, en multicouches (« Idi dreams of pavement (a better day) »). Le collectif canadien sans être véritablement expérimental, intègre dans sa musique une grande part d’étude des formes, de divagations post-rock mais un post-rock plein de punch et violemment pris à partie, histoire qu’il ne s’envole pas très haut et demeure à hauteur d’hommes, d’une grande simplicité apparente (« Fire eye’d boy »). C’est aussi un album qui brasse large, qui embrasse pas mal d’influences inattendues (le quasi funky « Hotel » ou le très power-pop « It’s all gonna break »). Au final, « Broken social scene » est un disque qui demeurera certainement dans l’ombre d’une concurrence plus vorace. C’est pourtant un disque qui mériterait de tenir une place de choix dans toutes les bonnes chaumières du moment. Juste au coté de Clap your hands say yeah.