Groupe : The icarus line

Producteur : Non disponible

Distribution : V2 music

Année : 2007

Genre : Hardcore

En cette période écolo-réac (ouh là ! je ne vais pas me faire que des amis), The icarus line est un groupe salvateur dont le rock très core, constamment au bord de l’implosion, rend immédiatement l’air vicié. Pris de vertigineux malaises, ne tentez pas d’ouvrir les fenêtres, cela ne sert à rien, l’atmosphère demeurera étouffante avec son lot de particules sulfurées, son ozone de basse altitude, sa concentration en dioxyde de carbone envahissante. De l’air urbain sans possibilité d’en réchapper. Avec « Black lives at the golden coast » en boucle sur la platine, il devient compliqué de respirer. Et si l’on ajoute que ces chansons sont la plupart du temps, des organismes génétiquement modifiés, des hybrides vivants d’espèces quasi mortes (la noise croisée au glam de « Gets paid », le hardcore qui heurte les guitares slides sur « Amber alert »), « Black lives at the golden coast » est un album qui n’a rien de très naturel. Peut-être un peu moins rageuses et psychotiques que dans les albums précédents, avec leurs mélodies légèrement plus affirmées (« slayer »), ces morceaux sont autant d’aventures risquées dont on ne sort jamais intact. « Black lives at the golden coast » est un disque qu’on se prend à pleine poire, un album impossible à éviter et dont le choc frontal finit par nous exciter au possible. Un équivalent sonique et piquant du tordu « Crash » de Cronenberg.