Groupe : Prefuse 73

Producteur : Non disponible

Distribution : Warp

Année : 2007

Genre : Electronique

Un phrasé hip-hop nous accueille sur « from the east intro » et nous voilà embarqués dans un voyage exotique aux confins de l’électronica instrumentale la plus pointue. Voilà une musique qui n’est pas vraiment dansante, une musique ambiante mais guère relaxante. Elle provoque des décharges d’adrénaline qui ne laissent jamais très longtemps l’auditeur au repos. Elle agit comme un stimulant cardiaque. Se martyrisant elle-même, elle déploie des couches instrumentales synthétiques sur lesquelles viennent se greffer comme des parasites des sons syncopés avides d’indépendance : beats de batterie primaires, cymbales attirées par le drum&bass, symphonies hip-hop, frottements menaçants de cordes névrotiques. Des myriades de sons semblent se donner rendez-vous dans un sabbat de sensations : des ombres de Shirley Bassey, des clins d’oeils Ennio Morriconiens, des cœurs déployant leurs organes dans des suites virant sur le tard en brume évanescente (The Class of 73 Bells), des flûtes lointaines, des violons accidentels, des cliquetis technologiques qui viennent fureter et se confronter à l’ambiance générale des morceaux, un petit tour et puis s’en va. Pas vraiment dansant, non, excepté peut-être pour quelques morceaux qui pourraient contribuer à la désarticulation programmée d’un adepte du clowning (Beaten Thursdays). A partir de « Let It Ring » l’ensemble s’avère tout de même plus reposant, comme pour un coureur qui aurait atteint son rythme de croisière, mais l’énergie qui se déploie reste inviolée, plus sourde peut-être mais toujours à l’affût.