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Cali (2004)
 

par Pierre Derensy (13/09/04)

 
Extrait en musique

 

 
Article par I-Muzzik

 

Cali sort donc son premier DVD live. Pour faire comme les autres ? pour participer au grand tout de la production musicale qui ne veut plus dire grand chose en image 5.1 ? Non ! Non ! et encore non ! Chez Cali il y a nécessité de rendez-vous scénique. Son univers c’est la scène. Qui n’a pas encore vu ce garçon sur les planches manque un tout grand numéros. Ce DVD, plus ses passages prochains dans les salles pour une énième tournée récompensant les 150000 disques vendus, combleront le vide en la matière. Cali quand il chante ou quand il te parle fait rouler la houle dans sa gorge, les larmes montent, la rage au cœur envahi le terre-plein pour finalement ne laisser qu’une écume d’amour insaisissable. Il est à noter que cette galette de son et de lumière est agrémenté de la plus grande chanson française de tout les temps (et je pèse mes mots) ‘La Vie Parfaite’ jusque là inédite en album.

Je viens de lire mon introduction à notre rencontre, je souhaiterais aussitôt rebondir sur cette chanson ‘La Vie Parfaite’ que j’ai découvert en inédit sur un maxi-CD et que tu chantes sur scène d’une façon prodigieuse ?
Cali : « Je ne sais pas quoi dire de plus. Tu la vendrais mieux que moi-même. Tout ce que je peux rajouter sur cette chanson c’est que l’on peut faire ce que l’on veut autour d’elle. Elle est jouable avec tous les instruments possibles. »

Quand tu chantes, celle là en particulier mais sur tout ton répertoire aussi, il y a un coté Bono dans ta manière de porter ta voix ?
Cali : « Oui… On ne se refait pas tu sais. J’ai beaucoup chantés de U2 lorsque je faisais des baloches. De toute manière j’aime le personnage donc je suis flatté. »

‘Plein de Vie’ c’est un hommage à John Fante ?
Cali : « A fond ! Je suis fan de Fante. Ce livre là, avant de le lire j’étais déjà heureux rien qu’avec le titre. Il me plaisait tellement que je me suis donné le droit de le prendre pour désigner mon DVD. »

Ce titre revendique justement ton besoin de balancer tes tripes sur scène ?
Cali : « La pochette du DVD me montre en train de sourire, c’est une des rares photos ou je souris du reste. C’est sûrement lié. Sur la tournée il y a eu et il y a toujours… vraiment… et ce n’est pas du chiqué : un plaisir total. Avec mes musiciens pendant ces dates derrière nous, ou encore maintenant, avec les festivals d’été, on a caressé la vraie vie. On a discuté avec pleins de personnes différentes, rencontrant des gens partout sur notre route pour se rendre compte qu’on faisait notre métier avec bonheur, dans des conditions exceptionnelles. Il fallait un titre et un spectacle en forme de feu d’artifice. Ne pas montrer quelque chose d’enfermer ou d’autiste. »

Il y a un truc dans ton approche du live, c’est que tu donnes l’impression d’être en improvisation, naturelle alors que je suis certain que tout est calculé presque constamment ?
Cali : « Tout non mais j’aime bien le coté théâtrale de certaines choses qui reviennent. Des choses qui fonctionnent pour m’aider à faire un beau et bon spectacle. Il faut traduire correctement ton set live. Tu ne peux pas tout donner sur les trois premières titres par exemples. Mais dès que je touche de trop près une certaine perfection routinière je pars dans des improvisations. C’est nécessaire. »

Le « truc » de la chaire de poule par exemple lorsque tu te touches le bras lors des vivats. Si tu es dans le public tu te dis que c’est unique pour cette soirée et pourtant tu reproduis le geste les autres soir ?
Cali : « C’est pas tout le temps. Je te promets que lorsque j’ai la chair de poule c’est sincère.(rire) »

Il y a un de tes amis qui parle de ta carrière de rugbyman « raté », mais quand on voit ton attention auprès de tes musiciens on se dit que tu fais un très bon capitaine, qu’il soit de foot ou de navire ?
Cali : « J’ai vraiment fait beaucoup de rugby en étant toujours admiratif de mes entraîneurs. Je suis toujours tombé sur des pédagogues qui savaient t’amener au bout de toi même, qui réussissaient à te faire donner le meilleur. J’aimais bien l’idée de réunir les joueurs avant les concerts… houps c’est le lapsus révélateur… avant les matchs, pour communier. Idem après pour le débriefing. Effectivement j’ai ce coté là pour mes concerts. Je fais ça avec mes musiciens. Ils se foutent de ma gueule mais ça fonctionne pas mal !»

Comme l’on est jamais si bien servi que par sois même, lorsque tu sors de scène on s’aperçoit que tu as vraiment tout donné. Tu es vidé ?
Cali : « Y a souvent beaucoup de larmes à la décompression. En sortant des vieilles charrues par exemples c’était surréaliste car tout le monde pleurait. »

C’était important qu’il en reste une trace visuel ?
Cali : « Je pensais au départ que c’était juste un coup marketing. Après réflexion, je me suis dis : « on s’en fout, car cela va nous permettre en premier lieux de laisser une trace pour nous même ! » Je suis conscient, de la chance que j’ai ! Qu’on me propose un DVD scénique, surtout pour un premier disque, cela ne se refuse pas. »

Pourquoi l’avoir enregistré au Bataclan ?
Cali : « Par commodité. Par rapport aux dates aussi. On voulait le faire au départ à Perpignan chez nous, mais c’était trop d’organisation car la date n’était pas prévue. Quelque part l’endroit n’est pas important. Sur la vidéo, tu peux regarder tu ne sais pas que c’est à cet endroit. Par contre après tu peux frimer auprès de tes amis en déclarant « J’ai fais un concert au Bataclan » (rire).»

Voir des adolescentes connaître tes chansons par cœur est troublant surtout en sachant que tu chantes plus le désamour que l’amour ?
Cali : « On m’avait prévenu avant la sortie du disque en me pronostiquant que j’allais me faire massacrer par la presse féminine et par les filles au vu des propos dans mes chansons en général mais cela n’a pas été le cas du tout. Bien au contraire. J’écris souvent des chansons au féminin. De toute façon que tu sois une fille ou un garçon, à un moment donné tu te casses la gueule en amour. »

Ton ambition avec ce DVD c’était de pouvoir revendiquer tout ton univers. Briser la frontière du chanteur de charme au profit de l’auteur enragé ?
Cali : « Je voulais montrer ce que je suis. Je ne triche pas. Au fond de moi je suis clean. J’ai souvent triché dans ma vie, j’ai souvent été un imposteur, un menteur et un traître mais aujourd’hui je ne le suis plus donc c’est plutôt pas mal ! De le réaliser, de ne plus rien cacher, en me disant « C’est comme ça, vous m’acceptez ou non », de dévoiler aux gens ma personnalité, j’en suis et j’en serais toujours très fier. »

Il y a fatalement des bonus, mais ils sont particuliers chez toi ?
Cali : « J’ai écris une chanson sur la peine de mort en désirant en faire un clip et l’insérer sur le DVD. Je ne voulais pas un bonus déchet de concert ! je voulais un truc réalisé. »

Tu as aussi mis un clip de ‘Je crois que je ne t’aime plus’ avec Miossec au volant d’une voiture ?
Cali : « Clip censuré par M6 ! On a tourné ça après le concert du bataclan en 5 minutes sur un coup de tête. On était dans un état déjà pas mal tous les deux, je le confirme ! Quand la maison de disque a vu ce clip ils se sont dit qu’il était génial et qu’il fallait le proposer à M6. Bien sur eux n’en ont pas voulu. Pourtant tu as pu le voir, le clip était vachement bien avec très peu de moyen dépensé mais beaucoup d’imagination.»

Cette réussite que tu connais te permet elle en fait, de faire toutes les conneries de gosses dont tu rêvais ?
Cali : « J’ai rêvé à tellement de conneries en étant gosses qu’il me faudrait encore beaucoup plus de temps que ça. Ce qui est marrant c’est qu’à une période on a de l’imagination avec des limites imposés par la vie alors que maintenant j’ai l’impression de n’avoir aucune limite sauf mon imagination. Des fois je balance un nom pour un duo dans le seul but de déconner mais je vois mes interlocuteurs en face qui réfléchissent pour savoir dans quel maison de disque le nom que j’ai demandé est signé afin de voir si le truc est possible. »

Par contre, le duo avec Daniel Darc sur une chanson de Ferré il va bien se faire ?
Cali : « Oui ! Mais pour ne pas donner un coup de pagaie dans l’eau pour rien, déjà moi de mon coté je pense reprendre la chanson pour ma prochaine tournée et par la suite j’appellerais Daniel afin qu’il vienne la chanter avec moi. »

Beaucoup d’artistes se recentrent sur eux-même et leurs propres compositions sur scène, alors que tu ouvres les portes à tous tes copains pour venir jouer avec toi ?
Cali : « C’est maintenant ou jamais ! Avant j’étais admiratifs de tous ces artistes et là je peux jouer avec eux. Après je leur propose, certains m’envoient chier mais avec ceux qui viennent sur scène j’aime bien qu’on puisse faire un truc original et unique pour le concert du soir. Ca mets des bornes sur une histoire.»

Vendre 150000 disques dans l’état actuel des choses, c’est quelque chose que tu concevais ?
Cali : « Je sais qu’il y a le bordel du disque aujourd’hui, tout le monde me dit que c’est assez incroyable pour un premier album mais je ne réalise pas vraiment tu sais. Franchement j’aurais pu être déçu si mon disque se serait cassé la gueule mais je n’avais pas fixé de limite à ma satisfaction. Je vois le chemin parcouru, surtout au regard de mes proches. »

Transformer l’essai sur le second opus tu en a peur ?
Cali : « Je m’en fous ! Si cela s’arrête je ferais autre chose et puis voilà. On va tout de même pas commencer à flipper parce qu’on a vendu beaucoup de disques. C’est plutôt le contraire.»

Avec ton vécu de baloche, serais tu partant pour faire un disque de reprise ?
Cali : « Pourquoi pas. On me propose beaucoup « d’hommage à… ». Mais la seule chose qui me manque actuellement c’est le temps. »

Pierre DERENSY.