Groupe : The coral

Producteur : Ian Broudie

Distribution : Deltasonic

Année : 2002

Genre : Rock anglais

Depuis de nombreux mois, on attendait impatiemment la première livraison de The coral. Avec leurs parfaits singles de mises en bouche, les quelques titres épars entendus, tous meilleurs les uns que les autres, on faisait de The coral notre futur groupe préféré, encore plus que leurs concurrents directs de The music. "The coral" est enfin sorti et confirme tout le bien qu’on imaginait des Anglais. Imprégné d’histoire, "The coral" part dans tous les sens comme une ligne fuyante insaisissable et se présente comme un prédateur malin qui nous tient prisonnier. Un folk-blues teigneux en ouverture ("Spanish main") suivi de magistral titre qui défit toutes lois de symétrie "I remember when". On touche ici la principale qualité de ce disque, sa façon d'utiliser l'asymétrie comme arme contre l'ennuie. Si on n’avait des petits frères, on aimerait qu’ils soient membres de The coral afin de les admirer sans répit. On retrouve aussi par moments chez the Coral un petit coté Ween (mais du grand Ween) avec leur country-pop électrique pour grands espaces ("Dreaming of you" et ses bizarreries sonores ou encore "Wildfire"), un coté rock'n'roll façon Strokes ("Badman") ou punk déjanté et loufoque (sur le pétage de plomb "Sheleton key") mais aussi quelques touches plus rythmiques puisées dans le ska et le dub ("Waiting for the heartaches"). Et l’on aime cela, ce mélange férocement implacable à mettre au crédit d'adolescents surdoués. Au final, The Coral n'a peur de rien, ne doute de rien et leur album pourrait se nommer "Règlement de compte" surtout avec des morceaux tels que "Shadow fall" et "Calendars and clocks" taillés sur mesure pour un western aérien.