Groupe : The coral

Producteur : Ian Broudie

Distribution : Deltasonic

Année : 2003

Genre : Pop

Seulement un an après la sortie de leur premier disque éponyme, The Coral remet avec grande classe le couvert avec « Magic & medicine ». Un an pour écrire de nouvelle chanson, modifier son champ d’action, trouver de nouvelles formes d’expression. Car si The Coral faisait du rock éclectique comme des Morricone adolescents et Anglais, aujourd’hui ils font de la pop mélodique (« Liezah »), du folk européen imprégné de nothern soul à la manière des quelques groupes cultes à redécouvrir de toutes urgences (La’s et The pale fountains sur « Talkin gypsy market blues »). Si « The coral » était un disque où régnait un bordel juvénile, un chaos maîtrisé mais constamment à la limite d’une déflagration irrécupérable, « Magic & medicine » est bien plus sage et riche. On pourrait même dire qu’il est bien plus ennuyeux au premier abord. Mais, avec la multiplication des écoutes, ce deuxième disque prend toute son ampleur, ses acrobaties s’affichent peu à peu et sans nous en mettre plein la vue, s’adonne à une réelle visite de leurs chaumières enchanteresse (« Bill McCai », « Pass it on »). Plus question ici de régler ses comptes avec l’histoire de la musique Anglais, avec cet anthropocentrisme repoussant, sur « Magic & medicine » The Coral célèbre sa propre culture, son propre désir de dépasser les limites de la pop (« Milkwood blues »). Deux étés, deux disques, la discographie de The Coral devient une sorte de feuilleton estival de qualité supérieure dont on n’attend dès à présent la suite.