Existe-t-il deux Death in Vegas ? Le Death in Vegas des « Continos sessions » avec son électronique très rock et dure qui comble l’espace sonore par un intense faisceau de particules numériques et d’instruments électriques (le Death in Vegas de l'introductif "Leather"). Et celui, inconnu jusqu’à ce troisième opus, sorte de matière sombre universelle et évasive ("Girls"), qui tombe du ciel comme un objet non identifié d’une beauté étrange. Fortement inspiré par la musique indienne (le violoniste Dr Subramaniam notamment), inspiration autant spirituelle que réellement sonore, ce disque révèle une nouvelle face du duo. Sur « Scorpio rising », Death in Vegas transgresse la frontière électronique pour nous entraîner vers un monde semi-folk où se croisent entre autres une mandoline (le magnifique "Killing smile"), des cordes indiennes, des voix hors normes (Hope Sandoval sur "Help Yourself", Dot Allison sur "Diving Horses", Paul Weller et un Liam Gallagher sobre comme jamais sur "Scorpio rising"), des mélodies tout simplement incroyables et une pincée de new-wave eighties (ou plutôt électro synthétique) dans l’air du temps (sur l'implacable "Hands around my threat"). Après le Français Kid loco, c’est au tour de Death in Vegas d’abandonner partiellement les feux fluorescents électroniques pour une flamme intérieure devant laquelle on se met à genoux sans hésiter ("23 lies"). Avec excellence, comme à son habitude d’ailleurs, accompagné de quelques invités (Paul Weller, Gallagher que nous n’avions plus entendu chanter de cette façon depuis des lustres,…), Death in vegas s’installe définitivement au Panthéon des bidouilleurs (et même des songwriters). "Scorpio rising", c’est tout simplement du grand art. |