Depuis son accompagnement des pérégrinations d’Amélie poulain, la musique de Yann Tiersen semblait intempestivement associée à ces images en trompe l’œil. Pourtant, autant pour son auteur, que pour le fan de musique qui se respecte un petit peu, elle est bien autre chose que cette représentation factice, presque indécente. Habituées au grand air, sachant jumeler simplicité et profondeur, les mélodies « pour violon » de Tiersen séduisent avec constances et, même si par moments elles semblent nous lasser, on finit toujours par y revenir un jour ou l’autre. Avec le double live « C’était ici », Yann Tiersen décide de recadrer les choses et de présenter sa véritable famille au Français moyen, amateur d’Amélie et de Phil Barney (du moins, on se plaît à le croire). Accompagné des amis membres des Têtes raides, mais aussi par les voix de Dominique A ou encore de la grande Lisa Germano (combien sommes-nous à la connaître dans ce beau pays), ainsi que par des musiciens classiques , Yann Tiersen donne de l’ampleur à ses chansons. Ses mélodies prennent de la hauteur par une surcharge de cordes opiniâtres. Malgré le risque du tape-à-l’œil que cela peut contenir, elles en sortent toujours modestes ni gagnantes, ni perdantes seulement différentes donc intéressantes. |