Adam Green est un ami. Pas de ceux qu’on croise régulièrement, avec lesquels on boit sans cesse pour oublier qu’en fait, on a pas grand-chose à leur dire, rien en commun. Lui, c’est un type qu’on ne connaît pas mais qui semble être totalement en phase avec nous. Déjà avec les Moldy peaches, il possédait cette capacité à nous parler au travers de morceaux brefs, précis et emballants. Si sur « Friends of mine », il ne pratique plus le punk-rock juvénile, cela n’empêche pas ses mélodies instantanées de nous faire chavirer. Et cela, malgré l’enrichissement des accompagnements, de la production. Folk orchestral (« I wanna die »), pop lo-fi pour violons (« Bluebirds »), « Friends of mine » est un OVNI (à l’image d’Adam Green) dont on pourra conter l’histoire avec ferveur sans que personne ne nous prenne au sérieux. Pourtant, on a bien entendu ses chansons parfaites, eu entre les mains ce disque inoubliable, cet album immense qui traverse l’espace et le temps à la recherche de nos sens les plus intimes (l'improbable « Saly candy »). Peu à peu, Adam Green s’inscrit dans la lignée des plus grands auteurs de pop absurde et profonde à la fois (« Jessica », « Bunnyranch »), s’installe comme un artiste indispensable dans nos discothèques. Il est des albums qui dès la première écoute semble avoir été fait pour nous, dont nous attendions la venue pour passer à autre chose. « Friends of mine » est de ceux-là. Et bien qu’on aura oublié ces pensées d’ici quelques jours, il nous aura permis pendant un certain temps d’oublier notre course effrénée à la nouveauté. |