Groupe : Adam Green

Producteur : Dan Myers

Distribution : Rough trade

Année : 2005

Genre : Songwriting

Adam Green est un songwriter mature. Du haut de sa vingtaine d’année, il possède déjà une expérience exceptionnelle lui permettant d’écrire des chansons telles qu’il les désire. Et ces désirs sont des vrais plaisirs pour nos oreilles. Des plaisirs plutôt rares, puisque souvent les songwriters, par peur de paraître précocement vieillissants, oublient qu’ils sont des adultes pensants et consentent à peine à quitter l’enfance pour l’adolescence. Adam Green lui, n’a peur de rien et surtout pas se référer à des songwriters du temps passés voire à des crooners de temps reculés (« Carolina ») tout en s’inscrivant totalement dans son époque. C’est parce qu’il regarde le passé avec recul, avec intelligence, parfois ironie aussi, et qu’il le filtre aux airs du temps et avec son humour un peu potache, que ce quatrième album est un grand écart entre passé et présent (« Chubby princess »), sagesse et aventure, sérieux et déconnande (« He's the brat »). Les chansons de « Gemstones » sont courtes, brèves. Elles agissent comme des éclairs frappant leur cible avant de disparaître et ne laisser que des indélébiles traces (« Emily » ou l'introductif et incroyable titre homonyme « Gemstones » qui contient tout un album en 2 minutes et 24 secondes). Une fois qu’Adam Green vous a touché, les choses deviennent différentes. Sans vraiment changer la vie, ce n’est pas son but loin de là, Adam Green nous accompagne et nous rassure sur l’état du monde. Si tout bouge beaucoup, si tout change en permanence, les valeurs fondamentales demeurent mais sont vues différemment. C’est rassurant et déviant à la fois. Voilà ce qui résume « Gemstones ».