Grand groupe dont les chansons prennent tout leur temps pour s’étendre et demandent beaucoup de patience pour être totalement investi, Low revient ici avec « The great destroyer », disque énigmatique qui possède un vrai souffle de régénération, donc de vie. Low est aussi un groupe prolifique dont la grandeur est dans la multitude de chansons qui ne paraissent pas vraiment importantes et qui pourtant sont d’une profondeur exquise. Le cheminement de Low est, depuis des années, plutôt lent et chacun de leur album est une dérive du précédent, une variation par retouches de l’ensemble de leur discographie. Il leur a donc fallu six albums pour que le septième soit, dans une implacable logique, « The great destroyer », leur disque le plus dur, le plus agressif aussi. Celui par lequel le flot sonore, presque acoutisco-noisy de Low, devient plus raide, plus cassant. Ici, même le titre recèle sa part de violence. Et si ce disque n’est certainement pas une grande révolution interne, même s’il est seulement l’envie de dire les mêmes choses, d’écrire les mêmes mélodies, sur un autre ton comme si l’ancien avait montré ses limites avec « Trust », il n’en demeure pas moins une nouvelle voie chez Low, la voie d’un changement perceptible qui fait de « The great destroyer » un album intrigant en plus d’être un disque magnifique. Deuxième caractéristique sur laquelle on ne s’arrêtera pas trop tant elle est habituelle chez eux. |
