Ce disque de Perio est tout simplement fabuleux. On y retrouve tout ce que l’on aime dans la musique indie. Une voix nonchalante, des mélodies bancales (« Jiggling »), des instruments menteurs, faussement à la limite de leur possibilité, des chansons magnétiques dont le charme flou nous fait craquer. Les franco-américains de Perio signent un disque généreux et obsédant, le genre à s’inscrire hors du temps, hors des modes pour devenir un objet de culte avoué à ressortir régulièrement pour ses chansons lumineuses (« The march »). « The great divide », édité presque dix ans après leur disque précédent, est le troisième album de Perio mais il est évident de l’écouter comme une première expérience, tant Perio a changé, s’est transformé, a mûri depuis ses débuts en 1994. Avec son coté Beck des origines (« Leap frog »), sa touche Day one (« Tell him »), « The great divide » est une impressionnante somme de perfections jamais lisses. Quasiment seul, aujourd’hui, aux manettes du groupe, le nantais Eric Deleporte, fait preuve d’une clarté, d’un talent hors pair et devrait faire parler de lui dans les années à venir. Du moins, s’il ne décide pas de se mettre en veilleuse pour les dix prochaines années. Après s’être imprégné de « The great divide », il nous manquerait, c’est certain. |