Groupe : The married monk

Producteur : Non disponible

Distribution : Ici d'ailleurs

Année : 2008

Genre : Fourre tout

La musique des Married Monk est à l’image du thème choisi pour « Elephant people » : dans les marges, hors des conventions. En évoquant tous ces monstres sortis tout droit du « Freaks » de Tod Browning (des siamois, une femme à barbe, Elephant Man, Jojo le garçon avec un visage de chien, et bien d’autres créatures) ou ces « anormaux » qui sont rentrés dans notre champ médiatique (Vincent Mc Doom qui chante lui-même sa propre différence!), il fallait bien un style musical qui ne rentre dans aucune case. Et il faut bien dire que ce Elephant People n’est pas un objet aisément identifiable. Le son navigue entre rock, pop, et electronica ambiante avec aussi pas mal d’accents kitsch. Très souvent on se croirait chez Air. Les textes sont plus souvent parlés que chantés, avec un style distancié à la Lou Reed comme s’il y avait une volonté d’incarner plus parfaitement par ce biais la pensée des héros de cette histoire. On se laisse peu à peu engourdir par le climat onirique qui se dégage de l’album. L’effet d’hypnose est parachevé par la qualité assez exceptionnelle des mélodies. Poétique, émouvant, excitant, « Elephant People » impose son univers en dehors du cadre qui donnait sens au projet initial (la musique a été conçue comme bande son d’un spectacle multimédia). Proche du chef d’œuvre, « Elephant People » mériterait de connaître la même fortune que les meilleurs albums d’Air. A moins qu’il ne connaisse le même rejet que celui qu’ont pu connaître ses protagonistes en leur temps.