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Never Be Scared / Don't Be A Hero
 

Fiche technique

Groupe : Moss

Producteur : Non disponible

Distribution : Excelsior Recordings

Année : 2011

Genre : Rock

Autres albums :  

 

Chronique i-muzzik.net ( Adrien Lozachmeur )

 

Ce deuxième album de Moss a été au top des charts hollandais en 2010. La nationalité est ici un instrument à double tranchant. Leurs compatriotes les plébiscitent, les voilà sur le devant de la scène. Mais être hollandais est un handicap certain. Mieux vaut être anglais ou américain pour conquérir la planète. Les Pays-Bas ont vu éclore quelques groupes formidables. Prenez les Nits par exemple : un groupe au-dessus du lot, des innovateurs qui valent bien Radiohead. Mais voilà, ils sont hollandais. Ceci dit, ce n'est pas très important. La conquête planétaire n'est qu'un enjeu futile. L'album de Moss est arrivé jusqu'à moi, c'est ce qui compte. "Never be scared / don't be a hero" est un très bon album, à ranger à côté des réussites récentes de Local Natives, Fleet Foxes, Phantom Buffalo ou Vampire Week-End. C'est de la pop en dentelles, mélancolique comme il faut. On pense à une fine pluie d'automne en écoutant ça. On imagine des feuilles mortes tournoyant dans le vent. C'est triste et beau. On entend pas mal ce genre de musique depuis quelques années. C'est bizarre. Au début des années 2000, lors du retour du rock, on était plus dans l'énergie et la jouissance. Les Strokes ou les White Stripes tabassaient sec. Depuis la mélancolie travaille le rock de l'intérieur. L'air du temps peut-être,... La douceur et la mélancolie dans l'art peuvent bien faire contrepoids au bruit et à la fureur du monde. Ce week-end j'écoutais Moss en pensant à la fin sordide d'Amy Winehouse ou au massacre norvégien. A la fin de l'album, il y a un titre extra "Silent Hill" que j'écoute en boucle. Une chanson psychédélique, tellurique, animiste. Un propos étrange, païen. La colline silencieuse voit tout, entend tout, et reste imperturbable. Le morceau est entraînant, excitant. Le genre de truc qui libère un sentiment de puissance chez l'auditeur. Je me suis dit qu'on pouvait bien emmerder la mort dans toutes ses acceptations (mort physique, mais aussi tristesse, remords, bref tout ce qui diminue la vitalité) sur la simple foi d'une chanson.

 
Extrait de l'album
 

 

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