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10 000 Hz legend
 

Fiche technique

Groupe : Air

Producteur : Non disponible

Distribution : Recordmakers

Année : 2001

Genre : Electronique

Autres albums : The virgin suicides | Moon safari | Everybody Hertz | City reading | Talkie walkie | Pocket Symphony |  

 

Chronique i-muzzik.net ( Harry )

 

Deuxième album de Air, après la parenthèse "Virgin suicides" (BOF donc pas vraiment un album), "10 000 Hz legend" enfonce le clou. Leader de la scène électro française depuis la déception Daft punk, le duo se positionne pour un futur de légende. Comme ils le prétendent sur "Electronic performers", they are Electronics. Affirmation largement confirmée par la série de titre que de "How does it make yu feel?" à "People in the city" en passant par le premier sigles "Radio#1" qui recèle une densité phénoménale, une beauté intransigeante. Air ne tombe jamais dans la facilité de la répétition. Air se refuse à regarder en arrière (le désagréable retour en force des 80's) pour avancer vers une oeuvre plus importante. Disque pour un opéra virtuel, la musique de Air s'étoffe et "Moon safari" parait mignon mais inconséquent par rapport à la densité de "10 000 Hz legend". Un album qui doit autant à la pop et au rock psychédélique des années 70 qu'à l'électronique. Plus question de parler de "French touch" à leur encontre mais plutôt d'une touche musicale extensible à souhait? La participation de Beck sur "The vagabond et "Dont'be light" ne fait qu'enfoncer le clou. Air est en train de s'envoler. Pour rejoindre le pré-cité Beck ou Radiohead?

 
Extrait de l'album
 
 

Chroniques des Internautes

 

Sculder : Air restera sans doute un album révélateur de l'année 2001 à plusieurs titres. Pour commencer, il n'aura échappé à personne le caractère professionnel de ce produit qui semble formaté pour recueillir un succès international, tant au niveau de la composition que de l'exécution quasi-parfaite, sans parler de la production excellente. C'est qu'il en faut du travail pour équilibrer chaque instrument, chaque son, chaque mélodie pour que le disque sonne une sorte d'orchestre de chambre symphonique. Voilà pour ces aspects techniques qu'il est nécessaire de mettre en avant, notamment pour souligner le talent de nos deux animateurs de la scène française dans un domaine où les Anglo-saxons ont dominé depuis plusieurs décennies, je veux parler de la production. On est loin des seventies et ses groupes français pleins de talent mais qui n'ont pas su s'imposer à cause d'une production approximative gâchée par d'innombrables fautes formelles, si bien que le contenu de la composition n'était pas exprimé à sa juste valeur. Venons-en maintenant à la musique. D'où vient-t-elle, quelle est-t-elle ? Pour le dire franchement, l'invention et la création ne peuvent être comparées à celles déployées par les grands maîtres des années 70 que furent Pink Floyd, Tangerine Dream et j'en passe. Quand verra-t-on les prochains maîtres ? Nul ne sait mais il faut donner du temps au temps. Et en attendant, on ne fera pas la fine bouche et on offrira à nos délicates oreilles de mélomane ce petit joyau qui présente une particularité évidente, celle d'être une sorte de collage musical où viennent se greffer les différentes époques. Imaginez un peintre pouvant associer sur la toile un fond de Van Gogh, un fragment de Picasso, des scènes expressionnistes, des morceaux de Duchamp et de Magritte, bref, des instants marquant les différentes périodes de l'art pictural. Vous imaginez de suite l'enjeu de ce travail qui risque vite de se transformer en une farce grotesque. Car il faut dire que l'art pictural ne se prête pas forcément à ce genre de projet. Et donc le grand mérite de Air est de montrer que la musique permet-elle de superposer les différents styles d'une époque. Prenez les parties chantées, elles sont incontestablement ancrées dans les années 60. Ensuite les harmonies et les parties électroniques tracent un triptyque où viennent se superposer les effluves du space-rock des années 70, Floyd en tête. Puis viennent les années 80. Si nos deux protagonistes pensent au spleen de Cure, l'emploi des synthétiseurs et des boîtes à rythme feraient plutôt penser à un groupe comme Cabaret Voltaire. On note alors la ressemblance avec un groupe qui dans ces années avait déjà su combiner l'électronique des eighties et les effluves planante des seventies. Ce furent les mythiques Legendary Pink Dots, groupe prolixe auteur d'une bonne vingtaine d'albums. Mais nos musiciens de Air ne se sont pas arrêtés en chemin. On reconnaîtra aussi des touches technos, pas celles qui se jouent dans les raves, mais celles qui s'inventent dans les studios des alchimistes de l'électronique, comme peuvent l'être un William Orbit, ou les Chemical Brothers. Enfin, le côté spleen qui ressort ferait plus penser au dernier chef d'oeuvre de Massive Attack. Voilà pour les couleurs dominantes. On trouvera certainement d'autres teintes, d'autres colorations, tant l'éclectisme musical de nos deux français est varié. En conclusion, on ne soulignera jamais assez le degré d'invention et de technique de composition que nécessite cet art du collage musical de plusieurs période de la culture rock. Peu en sont capables, et certainement pas les artistes de seconde division que sont les Daft Punk, plus axés sur l'événementiel pour mieux masquer la différence de catégorie avec Air. On pourrait en dire autant de la French Touch. Pour le dire avec une seule formule, les Air se sont démarqués des productions de la French Touch, bonnes ou médiocres, comme les Pink Floyd se sont détachés du plan ordinaire adopté par les centaines de groupes psychédéliques qui enregistrèrent pour la plupart un seul quarante-cinq tour entre 1965 et 1967.

 

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