Groupe : Eels

Producteur : Mark Oliver Everett

Distribution : Dreamworks

Année : 2003

Genre : Songwriting rock

La discographie de Eels se présente sous forme d’une ellipse qui, partant d’un univers d’une anormalité bouleversante, peuplé de monstres romantiques (« Beautiful freaks »), passant par une galaxie sombre et merveilleuse (« Electro-shock) et par les terres d’un blues moderne et teigneux (« Souljacker »), revient à son point de départ pour un « Shootenanny ! » de belle envergure. Le boucle est bouclée par un retour aux sources. Ce cinquième opus des Américains est le double moins ‘freaks’ (« The good old days », « Wrong about Bobby » et surtout « Love of the loveless ») de leur premier album. Moins malade, « Shootenanny ! » n’en demeure pas moins un excellent album de pop (« Rock hard times ») et de blues (« All in a day's work »), très plaisant, formidablement parlant, dans lequel on se plonge, peut-être trivialement, mais avec jouissance. Eels, marquée encore est toujours par la furieuse rédemption de son leader qui semble avoir un contentieux profond avec la vie, montre ici sa capacité à sortir un disque sans surprise, ouvertement adjacent à ses prédécesseurs, mais un disque qui colle aux sens (le puissant « Agony »). En attendant la suite de sa discographie qu’on espère géométriquement différente, on bouclera avec eux cette ellipse pas fondamentale mais qui donne une direction à leur vie et donc envahit les autres pour un accompagnement presque quotidien. Eels est un groupe qui n’invente rien mais qui suit inévitable les courbes de notre parcours.