Groupe : Electrelane

Producteur : Non disponible

Distribution : Too pure

Année : 2007

Genre : Pop electronique

Les étranges Electrelane, sorte de martiennes épileptiques de la pop musique, nous offre en « No shouts, no calls » leur disque le plus implacable. Parfois trop ardues et expérimentales, parfois un peu plus rangées, les américaines donnaient à chacun de leur disque une ligne de conduite dont elles ne sortaient pas. Leurs albums étaient très bons mais semblaient un peu trop cloisonnés. Avec « No shouts, no calls » elles font enfin le grand écart et ne choisissent plus entre les ténèbres et la lumière. Elles font sans cesse l’aller-retour pour notre plus grande joie. Les chansons sont piquantes, souvent psychédéliques et hypnotiques (« Tram 21 »). Elles possèdent un souffle énorme que la densité des sons ne parvient pas à écraser (« After the call »). C’est cette approche à la fois légère et nonchalante de la pop (« Cut and run ») et lourde par les mélanges des sons en une nappe brûlante (« Five ») qui rend ce disque passionnant et foisonnant de bribes que les autres groupes récupéreront, développeront, lisseront, ‘affadiseront’, FM(iseront). Pour ce passage d’intenses recherches formelles aux platitudes à succès négligeables, Electrelane passera la main. Ces filles sont trop tordues, intransigeantes, intrinsèquement indépendantes pour se fourvoyer. Et c’est tant mieux car c’est bien sur leurs albums à elles que nous nous jetons nerveusement à chaque fois que nous avons besoin d’une nouvelle révélation, d’un moment de vérité artistique.