Depuis l’immense « La grande musique », un disque dont nous n’avons pas encore mis à jour tous les secrets, The little rabbits demeurait mué. Un silence quelque peu angoissant tant il fait partie des groupes capables de se renouveler constamment donc nous offrant à chaque disque quelques surprises de tailles. Ils donnent aujourd’hui signe de vie avec une compilation, une remémoration de la décennie qui a vu grandir et s’échapper un petit groupe de pop Français, agréable à ses débuts mais peu imaginatif et assez naïf. C’était sans compter sur le tournant « Yeah » et l’affirmation de « La grande musique », la rencontre avec Jim Waters et le voyage à Tucson. « Radio », plus qu’une simple compilation, est avant tout, une relecture complète d’une poignée de titres des petits lapins roses bonbon (les inoubliables "Lady money", "Karen" et "The days she cries" revus et en partie corrigés ou les plus récents "Le blé dans les fouilles" et "La piscine"). Et quelle relecture ! Avec leur talent habituel, leur sens du contre pieds et de la sérieuse déconnade décontracté, ils parviennent à rendre quelques-uns uns de leurs morceaux mythiques encore plus tordus et salaces que les originaux déjà bien salés ("L'amour", "Le mer"). Décidément, The little rabbits ne fait rien comme les autres. Alors que la plupart des groupes qui durent finissent par sortir une compilation ennuyeuse en forme de tiroir caisse, à éditer leurs pseudo-succès comme pour rééduquer les nouveaux venus sur le marché du disque, eux choisissent la voix du surréalisme sonore, et de la surprise comme religion. C’est cela qui fait des Little rabbits un des groupes Français les plus importants, c’est cela qui fait de « Radio » un disque indispensable malgré son étiquette de compilation. Accompagnant cette compilation, les Little rabbits offrent une compilation de face B, de démos, de raretés restés dans les tirroirs jusqu'à aujourd'hui. Des titres comme "A photograph of you", "I'm not the one you think i am" et "Abolitionist" valent vraiment le détour. |