Loin de ses sommets, à mille lieux de ses meilleurs albums où sexe rimait avec écriture funk géniale, mais meilleur que ses disques piteux où sensualité rimait avec chloroforme, Prince navigue depuis quelques années dans des eaux mitigées, douce et plate. S'il n'est plus le génial kids de Minneapolis, il demeure un artiste largement à la hauteur, capable de nous sortir de bons disques. Pas plus, mais c'est déjà pas si mal. "Musicology" confirme cette nouvelle tendance, où Prince n'a plus rien de génial mais possède un savoir faire, un charisme, un fluide musical capable de briser toutes les glaces lorsque, sur certains morceaux, la sauce prend et le groove terrasse. Comme un cours de musicologie, donné par un Prince devenu professeur d'une université musicale, professeur d'option funky, il récite les leçons à apprendre, les méthodes à mettre en place (parfois inventés par d'autres), les pièges qu'il faut éviter pour construire un disque sur des bases solides, un disque qui séduira les musicologues en herbe que nous sommes. Il est dommage que pour la véritable invention, le génie intérieur qu'il faut sortir pour devenir alchimiste, l'imagination dans la mise en forme, il faudra assister à des cours fait par d'autres ou récupérer les vieux cours d'un Prince (ceux des années 80). "Musicology" est un album qui se laisse écouter sans peine, qui séduite souvent sans mal mais à qui il manque pas mal d'ingrédients pour nous faire oublier les meilleurs moments de Prince. |
