Depuis la parution de « Deadringer », depuis que nous nous sommes abreuvés de ce hip-hop électronique fantasmagorique, on attendait avec impatience le second tome des travaux de RJD2, la suite de ses formidables aventures discographiques. C’est donc avec une certaine fébrilité qu’on aborda « Since we last spoke », deuxième opus, deuxième coup de maître pour ce brillant producteur, devenu musicien capable. Entre ses deux albums, l’Américain a grandi, il a évolué (comme nous tous d’ailleurs), d’où cette nouvelle façon d’aborder son art, ses nouvelles ambitions d’écriture et de mise en forme, qui si elles sont identiques dans le fond, dans le désir de dire les choses avec singularité, avec beauté, elles sont fondamentalement différentes dans la forme (« Through the walls »), dans leurs approches et dans les moyens mis en oeuvre. Déjà, RJD2 utilise beaucoup plus d’instruments sur « Since we last spoke », ses morceaux ne sont plus une collection de samples cultivées, pointilleux. Plus éclectique, ce deuxième album de RJD2 déploie la totalité de son charme, de sa multiplicité et de sa profondeur qu’après plusieurs écoutes (« Iced lightning »), qu’après une attente patiente pour finir par atteindre l’ultime objectif de RJD2 : s ‘affranchir de la nature électronique de sa musique pour lui donner une souffle de vie, rare et particulier (« Exotic talk », « To all of you »). |