Ce disque est en marge dans la discographie solo, souvent tristounette de Franck Black. En marge, car il n’en est pas vraiment l’auteur. L’auteur se nomme plutôt Black Francis, jeune Américain aux dents longues, chien fou et enragé, songwriter possédé qui voulait déstructurer la pop à la tête d’un groupe majeur les Pixies. Ce disque regroupe des versions primitives, jouées par le seul Black Francis, des premiers morceaux des Pixies. Des versions alternatives à la structure déjà décharnée, des versions asséchées au possible. Sur ces morceaux ne reste que la peau sur les os. En revanche, si j’évite le sentimentalisme aigu qui me guette à la moindre prononciation du mot Pixies, groupe qui a au sens propre changé ma vie, si j’oublie le coté attachant d’un disque qui ne manque pas de charme, on ne peut comparer « Franck Black Francis » aux albums de Pixies. Les versions studio de ces chansons magiques, qui nous rendent parfois tristes et nostalgiques pour tous ce qu’elles représentent, sont bien supérieures et c’est d’ailleurs la moindre des choses. Presque vingt ans plus tard, notre jeunesse et notre naïveté se sont envolées depuis longtemps, Black Francis n’est plus qu’un Franck Black, sorte de docteur Magoo du rock’n’roll Américain, simple caricature sympatique de lui-même. |