Cela faisait longtemps que Hood n’avait pas donné signe de vie, au point que nous en avions presque oublié l’existence. Bien mal nous a pris, car Hood, groupe d’électro folk-pop délicat, vaut franchement le coup et se replonger dans « Cold house » comme se plonger dans « Outside closer » est un vrai délice. Aérien, « Outside closer » semble flotter au-dessus des lignes d’horizons. Avec une mélancolie jamais défaillante, une belle détresse qui s’exprime dans ses chansons blanches, « Outside closer » fait parfois froid dans le dos, engourdi les sens. Pourtant on s’y sent bien, comme si cet état second nous faisait perdre la conscience, nous mettait sous hypnose et creusait la face cachée de notre âme. Là où les Bloc party prennent possession de notre conscience, Hood prend possession de l’inconscience, s’infiltre et obsède. « Outside closer » vient d’un autre monde, celui où l’électronique devient machine à mélodies, devient machines à s’affranchir des formats pour ne conserver que les substrats fondamentaux, les briques de base. Tout en infime, tout en subtilité, Hood livre un disque sombre mais jamais glauque, un disque de solitude, et d’enfermement, un disque d’épanouissement et de liberté aussi. On n’est jamais autant libre que lorsqu’on n’est seul et triste. Et ça Hood l’a parfaitement compris. |