« Monofonicorama (Best-off 2005-1992) » est peut-être la meilleure façon de prendre contact avec l’œuvre de l’immense troubadour moderne Pascal Comelade. Bluesman pré-primitif (« The blank invasion of schizofonics bikinis », « Mother of earth »), folksinger anarcho-archaique, compositeur de musique contemporaine, conceptuelle mais pop, Pascal Comelade est un inclassable auteur dont Pj Harvey ne pense que du bien, dont Rober Wyatt ne dit que des bonnes choses. Son music-hall atypique, ses compositions sans âge et intemporelle fabriqué avec quelques instruments souvent désuets jamais anodins, tout en résonnant comme des simples comptines, échos d’une simplicité délicieuse et exquise (« L’esquella de la torratxa »), sont d’une profondeur sans fond, sont d’une importance primordiale pour de multiples compositeurs pour qui Pascal Comelade est une intarissable source d’inspiration. Best-off sans succès réel, hormis peut-être son magnifique duo avec PJ Harvey, le formidable « Love too soon », où le rencontre de deux artistes hors pair et aux œuvres opposées, un des plus beau titre qu’il m’ait été donné d’entendre, Monofonicorama est un recueil écrit par un poète sonore, un artisan de l’incertitude, combattant suprême des certitudes, dont le statut de mythe vivant de l’ombre n’est que trop mérité. |