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Rook
 

Fiche technique

Groupe : Shearwater

Producteur : Non disponible

Distribution : Matador

Année : 2008

Genre : Rock

Autres albums : Everybody makes mistakes | Winged life | Palo santo | Animal Joy | Fellow Travelers |  

 

Chronique i-muzzik.net ( Adrien Lozachmeur )

 

Austin, TX : une oasis de liberté au Texas, à mille lieux des affres du business pétrolier. Déjà dans les années 70, elle abritait les chanteurs country en marge ne supportant plus le son formaté de Nashville. Ce mouvement baptisé « outlaw » était incarné par des figures légendaires telles que Johnny Cash, Waylon Jennings ou Kris Kristofferson. Aujourd’hui la créativité est toujours là, bouillonnante, excitante. On ne compte plus le nombre de groupes passionnants venus de ce Fort Alamo culturel. Okkervill River est un de ces groupes qui a enfin commencé à récolter des lauriers bien mérités dans nos contrées. Ceci dit ça faisait déjà un bout de temps que les critiques avaient été séduits par la qualité des mélodies rock-folk du combo ainsi que par l’écriture littéraire de Will Sheff. Will Sheff : véritable leader du groupe et derrière, un type assez simple, un guitariste qu’on imagine rongeant son frein : Jonathan Meiburg. Voilà quelqu’un qui doit être doté d’une sensibilité particulière, un ornithologue pensez donc ! Le genre de gars qu’on imagine préférant aller observer pendant des heures quelque héron en voie de disparition plutôt que de s’envoyer des lignes de coke comme n’importe quelle rock star qui se respecte. Jonathan Meiburg a voulu très tôt voler de ses propres ailes et a fondé le side-project Shearwater (« puffin » en français). Will Sheff a largement contribué à ce groupe miroir aux rôles inversés par rapport à Okkervill River. Dans le side-project, Sheff n’était que le second et Meiburg décidait. Depuis Meiburg est resté seul maître à bord. Après 2 albums prometteurs (« The Dissolving Room » et « Everybody makes mistakes »), Shearwater s’est fait remarquer avec «Winged Life », une pure merveille entre rock, folk et country et surtout avec un chant incroyable, aérien de Meiburg. Il y avait déjà là comme une volonté de s’affranchir des lois de l’attraction. L’auditeur se retrouvait avec un sentiment de lévitation, mais la musique restait encore ancrée dans une certaine tradition folk. Avec « Palo Santo », le chant se fit encore plus détaché, plus aérien, il rappelait la voix incroyable d’un Mark Hollis période «Laughing Stock » (Hollis, le chanteur de Talk Talk qui ne peut pas se résumer à la compromission commerciale période « Such A Shame » !). Et la musique elle aussi gagnait une nouvelle dimension. Shearwater sortait des carcans folks rock traditionnels, inventant un style unique, à base de longues plages apaisées et inquiètes déchirées par des éruptions rock fracassantes où le chant de Meiburg devient moins cajoleur et plus menaçant. « Rook » marque une nouvelle étape puisque désormais Meiburg a quitté Okkervill river. Shearwater devient donc un projet à part entière. L’album est dans la lignée de « Palo Santo ». On y retrouve ces alternances de calme et de fureur, avec toujours ce chant magistral et cette boule au ventre. Car même dans les moments les plus tranquilles, il y a toujours un danger qui guette. « Rook » a un parfum d’apocalypse, il semble marqué par la recherche d’une certaine pureté, d’un paradis perdu appréhendé via des métaphores ornithologiques rêveuses mais en même temps il y a cette mélancolie, cette tristesse indéfectible. Du rêve d’envol aux « oiseaux » d’Hitchcock il n’y a qu’un pas. Parfois le chant de Meiburg s’emporte, devient colère. La musique qui ressemblait à une mer étale devient houle. Et puis le beau temps revient. Et c’est ainsi que Shearwater fait au folk ce que Radiohead a fait au rock. Il leur manque sans doute une chanson emblématique pour leur faire connaître le même succès mais ça n’est pas plus mal, ça nous permet de les préserver encore un peu jalousement. Profitons en car Shearwater a été sélectionné pour effectuer la première partie de la tournée américaine de Coldplay. Espérons simplement que cette expérience de stades ne sera que temporaire, qu’elle augmentera le nombre de fans du groupe sans dénaturer leur musique.

 
Extrait de l'album
 

 

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