On connaissait le post-rock, le disco-punk, les rythmes martiaux de l'after punk du début des années 80, voilà aujourd'hui un nouveau genre hybride, inclassable au premier abord, sorte d'électronique arty, de post-punk électronique, voici le deuxième album des Liars, disque étrange, qu'on ne peut qualifier de grand disque tant il est différent, qu'on ne peut cerner aussi facilement. "They were wrong, so we drowned" reprend le coté obscur de "They threw us all in a trench and stuck a monument on top" pour nous emmener dans des crevasses encore plus sombres et glauques, sorte de cimetière à la fois du rock et de l'électro ("Brocken witch", "There's always room on the broom", "They don't want your corn - they want your kick"). Les Liars sont comme les Huns, là où ils passent, ne demeurent que des terres brûlées, des champs où s'amoncellent les cadavres ("Hold hands and it will happen anyway"). Sur "They were wrong, so we drowned" il fait terriblement noir, il n'y plus d'espoir. Ce n'est pas le pessimisme qui règne mais une sorte de lucidité déformée par un trop plein de rêves. Alors, on préfère avertir : tous ceux qui aiment la musique pour son coté charmeur, son charisme, son jeu des rôles, fuyez au plus vite. En revanche, ceux qui, avides d'expériences nouvelles, sont prêts à passer un mauvais quart d'heure sous les coups des Liars, prêt à se faire flageller pour en sortir grandit, pour relever la tête avec cette impression d'avoir vécu une chose impossible à partager, alors "They were wrong, so we drowned" est le disque qu'il nous faut. On ne va pas vous faire le coupler, sur les parents qui fuient devant une musique diabolique, mais ils ne comprendront certainement pas une musique qui fait de tous les gentils punk de retour au premier plan, des enfants de cœurs angéliques. La musique des Liars est écrite pour les enfers, des enfers où l'on aimerait s'immerger le temps d'une éternité. |
