Groupe : Joseph Arthur

Producteur : Joseph Arthur

Distribution : Real world

Année : 2002

Genre : Songwriting rock

En constante évolution par petites retouches successives, Joseph Arthur livre avec « Redemption’s son », son disque le plus complexe. La violence renfermée de « Big city secret » n’existe plus que dans quelques digressions ponctuelles, sur quelques titres où il renoue avec ses démons antérieurs ("Honey and the moon", "Bluelips"). On savait l’Américain grand songwriter aux traits classiques, capable de museler le folk et le rock ("I would rather hide") pour créer un univers semi-autobiographique où sobriété rimait souvent avec dépression. On ne le savait pas bidouilleur intermittent ("Permission" ou "Buya bag" sorte de funk à guitares, dissident et perturbé), formaliste des mots et des notes ("Innocent world"; "You are the dark"). Si « Redemption’s son » est moins empli de tension et de pulsions physiques, il laisse pénétrer un air urbain avec son quota de particules qui attaquent le cerveau. « Redemption’s son » n’est sûrement pas la rédemption d’un songwriter malade, plutôt son évolution vers un état schizophrène où la sérénité se mêle à la psychose par un aller-retour incessant ("Semptember baby" suivi de "Nation of slaves"). Si « Redemption’s son » n’est pas l’album le plus évident de Joseph Arthur, ni le plus palpable ou le plus immédiatement convaincant, il se révèle plus abouti et clairvoyant, plus intéressant musicalement parlant ("Evidence", l'indocile et fun "In the night" qui nous transmet un bonheur immédiat, un morceau où le soleil brille de mille feux). De plus, malgré ses seize titres, il ne parait jamais trop long. « Redemption’s son » est vraiment un disque impressionnant.