Si les visages se font ridés, les hanches plus larges, les cheveux grisonnants, la musique de Sonic Youth conserve une fraîcheur hallucinante que beaucoup de groupes formés l’année dernière n’ont déjà plus après une simple tournée (cf les Arctic monkeys sur scène). Pour Sonic youth chaque concert, chaque tournée, chaque album est l’occasion de boire une nouvelle fois l’eau d’une fontaine de jouvence dont ils gardent précieusement le secret de son lieu. Sur « Rather ripped », les New-yorkais héroïques, toujours debout, la tête haute (et il y a de quoi), font de la pop (« Incinerate »). Une pop électrique, atomique (« Sleepin around », « Helen Lundeberg ») qui reprend les canons du genre, et s’en sert pour la construction de feu d’artifices hypnotiques et les transforment en une quête de sens quasi mystique (« The neutral »). Alors que la départ de Jim O’Rourke simplifie le propos du groupe, ne cherchant moins l’expérimentation que l’émotion, Sonic youth reprend une partie de son histoire laissée de coté depuis les morceaux les plus pop des sous-estimés de « Goo » et « Dirty ». En revenant à la simplicité du rock, à ses fondamentaux faits d’un mélange intelligent de simplicité et d’invention, d’art à la fois populaire et élitiste avec ses multiples niveaux de lecture, Sonic Youth redevient le groupe crucial autant séduisant qu’imprévisible, chose qu’ils avaient quelque peu perdus. |